Kaffrine : l’Université El Hadji-Ibrahima-Niass dans l’attente de la relance de ses chantiers

Reportage de l’APS – Les travaux du campus de Kaffrine (centre) de l’université du Sine-Saloum El Hadji-Ibrahima-Niass (USSEIN) attendent d’être relancés, dans l’espoir de voir le chantier livré dans les meilleurs délais. Le campus de l’USSEIN à Kaffrine devait accueillir ses premiers étudiants depuis la rentrée universitaire de cette année.

Bâti sur un espace de 400 mètres carrés, il est destiné à la construction des logements des enseignants, de deux hôtels, d’un restaurant universitaire, de blocs administratifs, d’une bibliothèque, d’un stadium et de terrains à multiples usages. Le site prévu pour toutes ces infrastructures, situé à quelques kilomètres de la ville de Kaffrine, a une largeur de 500 mètres et une longueur de deux kilomètres.

Sous un soleil de plomb, le silence règne sur le vaste site du campus de de l’université du Sine-Saloum El Hadji-Ibrahima-Niass à Kaffrine. Pas le bruit habituel des machines, ni le va-et-vient des ouvriers.

Seuls trois vigiles se postent à l’entrée d’un chantier, qui attend d’être relancé, pour surveiller les lieux. Des bâtiments flambant neufs, de couleurs jaune et rouge, se dressent à perte de vue, au milieu des herbes très abondantes. Ici et là, des charges de béton entassées, un tracteur immobile, des pavages inachevés.

‘’Presque tout est fini, mais il manque l’eau et l’électricité. Le restaurant est toujours en chantier, le stade aussi’’, explique Aliou Diouf, un conducteur des travaux trouvé sur place.

‘’Nous avons déjà commencé les travaux des fosses septiques, qu’on va terminer cette semaine. Mais il reste les adductions d’eau et la disponibilité de l’électricité’’, précise M. Diouf, trouvé aux côtés de trois autres ouvriers assis à l’ombre d’un bâtiment, avec des documents de travail.

À quelques mètres de là, des ouvriers s’activent paresseusement autour d’un tas de ciment. Ils sont dans l’attente de consignes pour la suite des travaux. En attendant la fin des travaux, huit résidences appelées “Ndoucoumane” ont été réquisitionnées en ville pour héberger les étudiants de l’USSEIN.

“L’État fait de son mieux”

“Le taux d’hébergement dépasse à peine 30 %”, alors que beaucoup d’étudiants viennent de loin, explique Waly Faye, le coordonnateur du campus social de Kaffrine.

Le centre régional de formation des personnels de l’éducation (CRFPE) prête également ses salles aux enseignants et aux étudiants, pour un bon déroulement des cours. “Le CRFPE forme les enseignants, et nous, les étudiants, partageons avec eux ses locaux. Ce n’est pas commode”, confie un étudiant croisé sur le chemin menant au centre.

“Les promotions se chevauchent. Certains ne peuvent même pas s’inscrire à Campus France, faute d’attestations délivrées à temps. Nous souffrons de cette situation”, déplore le même étudiant.

Sur le site, les traces laissées par les ouvriers sont encore visibles, mais l’absence des entreprises chargées des travaux laisse penser que la construction des infrastructures universitaires ne pourrait pas reprendre aussi rapidement qu’on peut l’espérer. Des amphithéâtres aux lignes modernes, des façades propres mais désertes, des pancartes effacées par le vent : ici, tout semble à l’arrêt mais le tableau fait rêver.

“On dirait que tout est prêt mais qu’on attend quelqu’un pour appuyer sur le bouton”, plaisante un étudiant.

“L’État fait de son mieux”, rassure Aliou Diouf, le conducteur des travaux, ajoutant : “On a même augmenté le nombre d’ouvriers pour finir les fosses et les réseaux d’assainissement.”

Mais en attendant la livraison des chantiers, les herbes folles continuent d’envahir le campus de l’USSEIN à Kaffrine, avec des murs peints plongés dans un silence de béton.

Dieyna SENE
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