Justice climatique et résilience : Saint-Louis montre la voie avec le SERRP

À Saint-Louis, le Projet de Relèvement d’Urgence et de Résilience (SERRP) marque une avancée majeure dans la lutte contre les effets dévastateurs du changement climatique. En visite à Diougop, dans la commune de Gandon, les autorités ont salué les résultats concrets d’un programme qui allie relogement, relance économique et justice climatique pour les populations déplacées de la langue de Barbarie.

Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, Moussa Bala Fofana, a salué ce 26 juillet 2025 les avancées du Projet de Relèvement d’Urgence et de Résilience à Saint-Louis (SERRP), lors d’une visite officielle à Diougop, dans la commune de Gandon. Accompagné du Directeur général de l’Agence de Développement Municipal (ADM), Dr Mamouth Diop, du gouverneur de la région, du préfet et d’acteurs locaux, il a souligné l’impact concret de ce programme pour les communautés vulnérables frappées par l’érosion côtière.

Déployé pour faire face à la menace climatique qui ronge la langue de Barbarie, le SERRP est déjà une réalité palpable : 225 villas sont livrées – dont 179 en rez-de-chaussée et 46 à étage – permettant le relogement de 91 familles, soit plus de 2 500 personnes mises à l’abri. À terme, 436 logements définitifs supplémentaires accueilleront environ 15 000 sinistrés.

Mais le projet va au-delà du simple relogement : un marché, un centre de santé, des établissements scolaires et une mosquée sont en cours de construction pour structurer un véritable cadre de vie communautaire. La zone d’aménagement économique durable (ZAED) de Ngalam/Ndiawdoune, quant à elle, intégrera des activités agricoles, avicoles et halieutiques, destinées à créer des emplois durables pour déplacés et résidents locaux.

Un modèle de résilience intégrée

Le Plan de Restauration des Moyens de Subsistance (PRMS) injecte à lui seul 3 milliards FCFA dans l’économie locale. Déjà, 286 jeunes et femmes ont été formés dans des métiers porteurs tels que le BTP, la couture, le mareyage ou le froid industriel. En parallèle, des équipements structurants ont été livrés : camions frigorifiques, unités de couture, centrales d’achat, ainsi que des projets collectifs comme la transformation de produits halieutiques portée par 78 femmes en GIE.

« Ici, on ne se contente pas de reloger : on reconstruit des destins », affirme le ministre Fofana, qui voit dans le SERRP un laboratoire africain de la résilience. Doté d’un financement global de 93,3 millions de dollars, le projet prévoit aussi la requalification de la bande des 20 mètres libérée, pour une protection durable du littoral. Il mise également sur la formation, la recherche et le transfert de compétences, en lien avec l’Université Gaston Berger et les collectivités partenaires.

Porté comme un modèle réplicable dans d’autres zones vulnérables du continent, le SERRP fait de Saint-Louis un symbole de lutte contre les injustices climatiques, où chaque infrastructure devient un levier de transformation sociale et économique.

Pape Ismaïla CAMARA
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