Ce Sénégal en manque criant de liquidités veut donc attirer les investisseurs du monde entier. Une initiative louable et ambitieuse mais il faut analyser sans complaisance les innombrables flops du récent forum de l’investissement FII Sénégal organisé par notre pays au CICAD de Diamniadio.
Certes, il y’a eu des engagements d’investissements de l’ordre de 13 200 milliards cfa annoncés en grande pompe dans la presse et sur les réseaux sociaux. Mais il faut rester lucide et pragmatique. Il ne s’agit point d’une pluie de liquidités qui va tomber drue sur l’étendue du territoire dans les meilleurs délais. Il faut plutôt éviter de tomber dans l’euphorie de 13200 milliards d’illusions.
Les promesses des investisseurs n’engagent que ceux qui y croient.
L’idée n’est point de jouer les Cassandres. Au contraire, la situation économique et financière du Sénégal nous afflige et ́nous mobilise au quotidien afin d’extiper ce pays de ce guêpier. Nous avons tous besoin de cet argent. Travaillons à mieux attirer ces investisseurs sur la base de stratégies éprouvées.
Tout de même, il faut déplorer ces impairs et contradictions du Forum Fii Senegal :
- Quelle idée de mettre en exergue et en lumière des Leaders en délicatesse avec l’ordre constitutionnel (Burkina et Niger) qui en ont largement profité pour vendre leur marchandise et nous donner des leçons par ricochet. Il ne s’agit point pour nous de traiter ces pays frères avec condescendance. L’idée, c’est qu’ils n’avaient pas grand’ chose à nous apporter dans cette opération- séduction lancée en direction des acteurs de l’économie et de la haute finance. On pouvait les programmer dans une autre cérémonie…Les occasions ne manquent jamais !
- Pourquoi on n’a pas assez mis en lumière le royaume d’Arabie Saoudite invité d’honneur, représenté à un niveau élevé par l’honorable Khalid Al Falih, ministre en charge de l’investissement ? Une question loin d’être fortuite d’autant qu’un invité spécial devrait bénéficier d’un traitement de faveur.
- Dans la même veine, la sortie malencontreuse du ministre Al Aminou Lo est de nature à installer un vent de désespoir dans notre environnement économique. Ancien Tout- puissant Directeur national de la BCEAO, il était au cœur des tractations et du processus de prise de décisions sur la supposée dette cachée attribuée à l’ancien régime. Autrement dit, Al Amine Lo sait tout et maîtrise surtout qu’il est de notoriété publique que la BCEAO est l’agent fiscal du FMI dans nos pays.
- Un mot sur ce débat d’actualité lié à la Dégradation de la note du Sénégal par Moody’s : de B3 à Caa1.
Plusieurs observateurs ont eu la perspicacité de se poser des questions importantes relativement au timing entre la fin du Forum international sur l’investissement au Sénégal et la sortie tonitruante de Moody’s.
Oui,la coïncidence est pour le moins curieuse !
C’est le moins que l’on puisse dire surtout au regard des relations jugées heurtées entre le Sénégal et les Institutions financières internationales.
Juste un bémol et non des des moindres : certaines déclarations malencontreuses de nos plus hautes autorités peuvent faire réagir les marchés financiers. C’est indéniable ! C’est connu, la vitalité d’une machine économique repose sur la confiance. Donc, ceux qui incarnent le Sénégal officiel doivent dorénavant en prendre de la graine.
Ainsi fonctionne le système international.
À prendre ou à laisser !
M L Diatta