Gestion de la ville de Ziguinchor :Les cas de figure qui s’offrent à Sonko depuis la prison de Sébikotane

Placé sous mandat de dépôt, lundi 31 juillet dernier, par le Doyen des juges d’instruction (DJI) pour « appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’Etat, complot contre l’autorité de l’Etat, acte et manœuvre à compromettre la sécurité publique… », Ousmane Sonko peut, depuis le quartier Habré de la prison de Sébikotane, continuer à administrer la commune de Ziguinchor dont il est le maire, à l’issue des élections locales du 23 janvier 2022.

Selon l’expert en économie territoriale et décentralisation, Dr Alioune Niang Mbaye, Ousmane Sonko peut, pour le moment, continuer à exercer « pleinement » son rôle d’édile de Ziguinchor. Sans crainte de voir que celle-ci soit placée sous délégation spéciale, poursuit-il.

«Tant que la loi ne l’interdit pas, ma foi, il peut décider librement de déléguer ses pouvoirs et responsabilités ou bien de continuer à exercer à distance un système de gestion. Ce sont des cas de figures prévus par les textes régissant la décentralisation et le management des collectivités territoriales pour induire dans nos communes une dynamique de développement et que l’on ne se mette pas dans des situations où rien ne fonctionne », explique M. Mbaye, joint hier au téléphone.

Après bien des cas similaires notés dans les collectivités territoriales du Sénégal où des élus ont fini par perdre leur mandat, notre interlocuteur souligne que « tant qu’il n’est pas encore jugé et condamné sur les faits visés, il a toujours la possibilité d’administrer la ville de Ziguinchor à travers deux mécanismes : « ou bien on lui amène des dossiers en prison qu’il puisse signer ou bien il peut déléguer des pouvoirs et des signatures ». Mieux, il fait noter qu’« on peut même dans certains cas lui donner la possibilité d’aller siéger au Conseil municipal, mais en compagnie de pénitenciers pour assurer sa garde. Ça c’est vraiment prévu parce que sa détention préventive ne peut en aucun cas empêcher le fonctionnement normal d’une collectivité territoriale.

Vraiment, il n’y a pas de problème ». A l’en croire, ce qui est important, c’est qu’il faut que le Conseil municipal fonctionne, que les services techniques et administratifs fonctionnent aussi. Maintenant, fait observer Dr Alioune Niang Mbaye, il subsiste des cas où, en fait le législateur peut décider de placer une collectivité territoriale sous délégation spéciale.

Une éventualité qu’il verrait mal qu’on applique au maire de Ziguinchor, à ce moment même, même si elle est aussi prévue par les textes pour éviter des perturbations dans le fonctionnement normal d’une collectivité donnée. Dans tous les cas, M. Mbaye laisse constater que même un maire qui n’a pas de problème peut déléguer un certain nombre de pouvoirs et de responsabilités, citant ainsi en exemple, l’état-civil que la plupart des maires ont délégué.

« Il y a un officier d’état-civil qui signe les extraits de naissance et autres administratifs », signale-t-il, ajoutant qu’au niveau de la culture managériale, il est recommandé le recours à ce système de délation de pouvoirs et de signatures pour éviter qu’il y ait une obstruction dans l’ordre normal des choses au niveau des collectivités territoriales du Sénégal.

Vox populi

Dieyna SENE
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