L’Association des conseillers municipaux du Sénégal, a organisé une conférence de sur le thème : « Le Statut de l’élu local, quelle place pour le conseiller municipal ? ». Ils réclament une réforme du statut de l’élu local pour une valorisation de la fonction de conseiller municipal.
M. Serigne Saliou Ndiaye né Jean Ndiaye, conseiller municipale dans la comme de Jaaxay-Parcelles dans le département de Keur Massar, Président national de l’association des conseillers municipaux du Sénégal, a souligné : « Aujourd’hui, on parle de l’élu local mais les conseillers municipaux ne se sentent pas concernés dans la pratique quand, il s’agit de parler de la question d’élu local, le statut de l’élu local qui est agité, qui fait l’objet de débat de plusieurs années : quelle est la place du Conseil municipal par rapport au statut de l’élu local ».
Il estime qu’ils sont des élus en quête de reconnaissance et c’est ça qui leur fait mal.
Il poursuit : « Aujourd’hui, la fonction de conseiller municipal est marquée par un paradoxe profond. D’un côté, une ambition théorique élevée : Il est le représentant direct des citoyens, le relais de leurs aspirations ; Il est le législateur communal, votant le budget, les délibérations, et contrôlant l’action du Maire ; Il est un acteur du développement local. De l’autre, une réalité souvent décevante : Un statut flou : Ni vraiment professionnel, ni vraiment bénévole. Une fonction souvent perçue comme symbolique ; Un manque criant de moyens : Pas de secrétariat, pas d’indemnité permettant de dégager du temps, pas de formation systématique aux complexités de la gestion communale (marchés publics, plan d’urbanisme, etc.) ; Une marginalisation : Confiné souvent au seul rôle de votant en conseil, sans pouvoir d’initiative réel, ni capacité effective de contrôle face à une exécutif municipal souvent très vertical ; Une précarité : Aucune protection sociale ou professionnelle robuste pour un engagement qui peut être exigeant et exposé ».
Selon le Président de l’association, l’Acte III de la décentralisation était porteur d’une promesse : celle d’une véritable République territoriale. Et il a acté des transferts de compétences, une nouvelle architecture territoriale. Mais, et c’est mon analyse, il a oublié la pierre humaine de cet édifice : le conseiller municipal.
Selon lui, en renforçant les pouvoirs des Maires et des Présidents de Conseil Départemental sans renforcer dans le même temps les contre-pouvoirs internes et les capacités d’action des conseillers municipaux, il a créé un déséquilibre.
Et la décentralisation ne se résume pas à un transfert de compétences de l’État vers les collectivités.
« Elle doit être aussi un partage du pouvoir au sein même de la collectivité. Sans un conseiller municipal fort, informé et responsabilisé, le risque est grand de voir se reproduire, à l’échelle locale, les mêmes logiques de concentration du pouvoir que nous dénonçons à d’autres niveaux L’Acte III a posé la structure, mais il a négligé l’âme : l’élu de base qui doit s’approprier ces nouvelles responsabilités », dira-t-il.
Il conclut : « Réformer le statut de l’élu local, c’est commencer par revaloriser la fonction de conseiller municipal. C’est le choix de la compétence contre l’improvisation, de la transparence contre l’opacité, de la participation contre la défiance. L’Acte III de la décentralisation ne sera pleinement achevé que le jour où le conseiller municipal, dans chaque village, chaque ville, chaque commune d’arrondissement du Sénégal, sera reconnu, respecté et outillé pour jouer pleinement son rôle ».
Fonction de conseiller municipal : Les acteurs souhaitent une réforme du statut de l’élu local
Conseillers municipaux photo

