Énergies renouvelables- Déclaration de Nairobi : l’Afrique doit accélérer pour atteindre 300 GW d’ici 2030, un cap ambitieux pour sa transition énergétique

Un rapport international alerte sur la nécessité pour l’Afrique d’augmenter sa capacité d’énergies renouvelables de 23 % par an d’ici 2030 pour atteindre l’objectif de 300 GW fixé par la Déclaration de Nairobi.

L’Afrique est à un tournant stratégique de sa transition énergétique. Selon le rapport The Renewable Energy Investment Case for Africa, le continent doit augmenter sa capacité installée de 23 % chaque année entre 2022 et 2030 afin de respecter l’engagement pris dans la Déclaration de Nairobi : atteindre 300 GW de capacité en énergies renouvelables d’ici à 2030.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, le document préconise une mobilisation accrue de financements innovants, incluant les obligations vertes, les financements mixtes, les garanties, les partenariats public-privé et les investissements à impact. Il insiste également sur la nécessité de mettre en place des politiques et des mécanismes solides afin de libérer le potentiel d’investissement.

Le rapport met en avant des exemples concrets de projets déjà opérationnels à travers le continent, démontrant l’efficacité de ces modèles et leur impact positif sur l’accès à l’énergie, la création d’emplois et la réduction des émissions de carbone.

En filigrane, il ressort que le continent dispose des ressources naturelles et humaines nécessaires pour bâtir un avenir énergétique propre, garant de prospérité, de résilience et de souveraineté. La clé réside désormais dans l’accélération des investissements et l’engagement concerté des États et du secteur privé.

Principales conclusions du rapport

Bien qu’elle dispose de 60 % des meilleures ressources solaires au monde, l’Afrique a ajouté moins de 1 % des capacités renouvelables mondiales en 2024. Le manque de financement climatique en est l’une des raisons : pour chaque dollar américain investi dans les combustibles fossiles en Afrique, seuls 92 cents environ sont consacrés aux énergies propres.

Pour atteindre les objectifs de la première déclaration de Nairobi en 2023, la capacité renouvelable devrait augmenter de 23 % par an entre 2022 et 2030. Cependant, entre 2022 et 2024, la croissance annuelle a oscillé autour de 6,2 %, ce qui nécessite une augmentation de trois fois plus.

L’Afrique doit utiliser un large éventail d’outils financiers pour accroître le financement privé destiné à l’atténuation, notamment les garanties vertes, les investisseurs d’impact, les partenariats public-privé, les instruments financiers verts tels que les obligations vertes et les obligations liées à la durabilité, ainsi que le financement mixte.

Parmi les exemples de projets d’énergie renouvelable couronnés de succès sur le continent, on peut citer : l’utilisation par le Kenya de financements mixtes pour le plus grand parc éolien d’Afrique, le partenariat public-privé pour la ferme solaire à grande échelle du Maroc visant à remplacer les importations d’énergie, l’adoption massive par le Nigeria de systèmes solaires hors réseau, l’équilibre des compromis entre les grandes centrales hydroélectriques en Afrique centrale et les contrats privés pour la construction de systèmes de stockage d’énergie par batterie pour les services publics sud-africains.

Les gouvernements africains peuvent agir pour préparer le terrain à une augmentation des flux de capitaux en renforçant l’intégration et la collaboration intra-africaines.

Momar Diack SECK
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