La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest dans son document : « Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA – Juin 2025 », estime que concernant les émissions sur le marché régional de la dette publique, les ressources levées par les Etats membres de l’UEMOA sont en hausse de 1.264,4 milliards.
« Les ressources levées par les Etats membres de l’UEMOA sur le marché régional de la dette publique, au premier trimestre de l’année 2025, se sont élevées à 3.275,0 milliards, en hausse de 1.264,4 milliards par rapport aux trois premiers mois de l’année 2024. Les émissions de bons du Trésor demeurent prépondérantes dans la structure de ces mobilisations, représentant 56,0% du total contre 55,8% à la même période de 2024 », précise la BCEAO.
D’après le rapport, sur le compartiment des bons du Trésor, les Etats membres ont mobilisé 1.833,5 milliards à fin mars 2025, contre un montant de 1.121,4 milliards, sur la même période de l’année précédente. Et les émissions de maturité 12 mois ont été les plus sollicitées, avec un volume global de 1.292,7 milliards, soit 70,5% des bons émis sur la période, suivies des émissions de maturité de 3 mois (287,5 milliards ou 15,7%) et de celles de maturité de 6 mois (253,3 milliards ou 13,8%).
« Au niveau du compartiment des obligations, les Trésors publics ont levé 1.441,5 milliards au premier trimestre de l’année 2025, contre 889,2 milliards l’année précédente. Le montant total des obligations émises sur le marché par adjudication s’est élevé à 1.136,6 milliards, soit 78,8% du total des obligations et celui par syndication de 304,9 milliards (21,2% du total des obligations). Les émissions d’obligations ont concerné les maturités de 3 ans (677,1 milliards ou 47,0% du total), 5 ans (476,8 milliards ou 33,1%), 7 ans (268,9 milliards ou 18,7%) et 10 ans (18,7 milliards ou 1,2%) », souligne le rapport.
LA BCEAO note que les conditions de financement sur le marché de la dette publique se sont resserrées au premier trimestre de l’année 2025 par rapport au trimestre précédent.
« Les taux de sortie des bons se sont établis à 7,41%, en hausse de 93 pdp par rapport au quatrième trimestre de l’année 2024. Cette augmentation des taux reflète, dans un contexte de détente des taux sur le marché interbancaire, la hausse de la prime de risque souveraine, en raison des incertitudes liées à la situation sécuritaire dans certains États de l’Union et l’exposition toujours importante des banques aux risques souverains. Les rendements des obligations se sont, pour leur part, légèrement accrus de 1 pdb d’un trimestre à un autre, pour ressortir à 7,47% », précise la source.
Encours des titres publics sur le marché régional
D’après la BCEAO, l’encours global des titres publics est estimé à 25.362,1 milliards à fin mars 2025 contre 25.049,9 milliards en mars 2024. Et la structure de cet encours reste dominée par les obligations du Trésor qui représentent 86,6% du total.
Mobilisation de ressources extérieures par les Etats membres
« Au cours du premier trimestre de l’année 2025, les pays de l’Union ont bénéficié d’appuis financiers des partenaires extérieurs provenant notamment de la 10 Banque Mondiale (296,2 milliards), de la Banque Arabe de Développement Economique en Afrique (162,1 milliards) et de l’Agence Française de Développement (84,0 milliards) », souligne la source.
Et le rapport de rajouter : « En outre, le Niger a bénéficié, en janvier 2025, de décaissements du FMI, à l’issue de la sixième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et de la deuxième revue de l’accord portant sur la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), pour un montant cumulé de 31,8 milliards FCFA. Par ailleurs, deux (2) pays de l’Union ont levé des ressources d’un montant global de 1.604,0 milliards de FCFA sur les marchés internationaux, par le biais d’émissions d’euro-obligations. Le Bénin est intervenu sur lesdits marchés, en janvier 2025, pour mobiliser un montant de 318 milliards de FCFA (500 millions de dollars). La Côte d’Ivoire a émis, pour sa part, en mars 2025, des obligations internationales pour un montant total de 1.286,0 milliards de FCFA ».
Evolution de la dette publique globale
« En lien avec les ressources d’emprunts mobilisées pour financer le déficit budgétaire, l’encours de la dette publique totale de l’Union est estimé à 86.004,5 milliards à fin mars 2025, soit une progression de 2.028,1 milliards ou 2,4% par rapport à décembre 2024. En pourcentage, il reste contenu en dessous de la norme communautaire de 70% du PIB, se situant à 59,0% du PIB à fin mars 2025, après 58,7% à fin mars 2024 », note la source.