Le professeur Ibrahim Gambari, ancien ministre des Affaires étrangères du Nigeria et Secrétaire général adjoint des Nations Unies, dirigera la mission d’observation électorale (MOE) de la CEDEAO composée de 120 membres lors de l’élection présidentielle sénégalaise fixée au 24 mars 2024.

Selon la note d’information parvenue à www.lactuacho.com, la mission comprend 14 observateurs à long terme (OLT), qui sont des experts dans divers domaines, tels que les lois constitutionnelles et électorales, les opérations électorales, la prévention et la gestion des conflits, l’analyse politique, le genre et l’inclusivité, et les médias.

Ils seront déployés le 13 mars et avant d’être rejoints par 106 de leurs collègues observateurs à court terme à partir du 18 mars, en prévision de l’élection qui met en lice 19 candidats à la présidence, dont une femme.

Les observateurs à court terme sont sélectionnés parmi les ministères des affaires étrangères et des commissions électorales des États membres de la CEDEAO, du Conseil des sages de la CEDEAO, du Parlement de la CEDEAO et de la Cour Communautaire de Justice, ainsi que des organisations de la société civile de la région.

La MOE sera chargée de soutenir et de surveiller le processus électoral afin de veiller à la mise en œuvre des meilleures pratiques. Elle sera soutenue par une équipe technique de la CEDEAO dirigée par l’ambassadeur Abdel-Fatau MUSAH, Commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité, et par M. Sérigne Ka, chef par intérim de la Division Assistance Electorale (DAE) de la CEDEAO.

Le Président de la Commission de la CEDEAO, le Dr Omar AlieuTouray, a approuvé le déploiement de la MOE au Sénégal conformément aux dispositions du protocole additionnel régional sur la démocratie et la bonne gouvernance,notamment les articles 12 à 14 relatifs à l’appui aux états membres qui organisent des élections.

Il convient de rappeler qu’en vertu de l’article 13 du protocole additionnel, le président de la Commission avait également déployé une mission d’information préélectorale au Sénégal du 26 novembre au 3 décembre 2023. Cette mission avait rencontré les acteurs politiques, notamment les représentants du gouvernement, les coalitions de partis politiques, la Commission électorale nationale autonome (CENA) et des acteurs non étatiques.

7 033 854 électeurs sont inscrits sur les listes électorales sur une population nationale estimée à 18 032 473 habitants (49,4 % de femmes et 50,6 % d’hommes), soit un peu plus que les 6,7 millions inscrits lors de l’élection présidentielle de 2019, qui avait enregistré un taux de participation d’environ 66 % lorsque le président sortant Macky Sallétait réélu avec 58 % des voix.Pour rappel, le Président Macky Sall ne se presente pas pour l’élection de 2024 qui était initialement prévue pour le 25 février 2024.

Le Sénégal a été l’un des premiers pays d’Afrique subsaharienne à organiser des élections présidentielles multipartites en 1978, avant la vague de transition démocratique des années 1990. Pour les élections de cette année, quelque 338 040 Sénégalais ont été inscrits au niveau de la diaspora.

Le pays a régulièrement organisé  des élections présidentielles et législatives, parfois marquées par des tensions politiques, mais sans menaces significatives pour la stabilité des institutions du pays.

La campagne électorale a débuté le dimanche 9 mars. Le scrutin du 24 marssera officiellement ouvert de 8 heures à 18 heures, dans 15 633 bureaux de vote sur les 6 341 centres de vote répartis dans les 14 régions du pays, y compris la capitale Dakar.

Si aucun des 19 candidats n’obtient la majorité absolue des voix, un second tour sera organisé entre les deux candidats arrivés en tête, 15 jours après la proclamation officielle des résultats définitifs du premier tour.

Parmi les 19 candidats à la présidence validés par le Conseil constitutionnel figurent Amadou Ba, ancien Premier ministre, Idrissa Seck, vétéran de l’opposition, et Khalifa Sall, ancien maire de Dakar.

La seule femme candidate est l’entrepreneure Anta Babacar Ngom. La seconde, la gynécologue Rose Wardini, s’était retirée de la course avant l’annonce de la date du 24 mars 2024 à la suite d’allégations selon lesquelles elle aurait une double nationalité.