Alors que l’UE espérait une directive forte pour harmoniser les législations contre la corruption, l’accord trouvé entre le Parlement et le Conseil apparaît édulcoré. Les ONG dénoncent un texte insuffisant face à l’ampleur des scandales et à la montée de la corruption transfrontalière.
Un accord provisoire a été trouvé entre le Parlement européen et le Conseil pour instaurer la première directive destinée à harmoniser les sanctions pénales contre la corruption dans l’UE. Mais au lieu d’un tournant majeur, les observateurs dénoncent une législation affaiblie par les compromis et dépourvue de mesures contraignantes essentielles.
Le texte intervient pourtant dans un contexte marqué par des scandales retentissants, dont le Qatargate, ou encore l’arrestation récente de Federica Mogherini dans une affaire de corruption. Ces événements confirment que les réseaux illicites sont « adaptables et résilients », et qu’une régulation ferme est nécessaire.
Parmi les lacunes pointées :
– l’absence de reconnaissance explicite de la grande corruption transfrontalière ;
– l’insuffisance des normes obligatoires en matière de transparence du lobbying et de financement politique ;
– le rôle trop limité accordé aux organismes indépendants de surveillance ;
– une portée jugée trop prudente pour modifier réellement les comportements.
Après sa transposition par les États membres, Transparency International appelle les gouvernements à aller plus loin : renforcer la transparence, protéger la société civile, et s’attaquer à la grande corruption avec une rigueur que l’UE n’a pas osé imposer.


