Le secteur des médias au Sénégal est actuellement secoué par une crise profonde, exacerbée par la récente « journée sans presse » décrétée par les patrons de presse. Face à cette situation, le président de la République a annoncé la mise en place de « mesures de redressement appropriées » et le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a lancé une plateforme numérique pour l’identification des entreprises de presse.
C’est dans ce climat de tension que les employés de l’Agence panafricaine d’information (Panapress) ont une nouvelle fois réitéré, en ce mois d’août 2024, leurs revendications auprès du gouvernement sénégalais, issu des élections présidentielles du 24 mars 2024.
Leur communiqué renseigne qu’en tant qu’entreprise de presse internationale panafricaine, hébergée par le Sénégal et bénéficiant d’un statut diplomatique, Panapress est également soumise aux lois et règlements du pays, notamment en matière de législation du travail. Les employés dénoncent les graves violations de leurs droits, telles que les licenciements abusifs, les contrats précaires prolongés sans régularisation, les tentatives d’entrave à la création d’un syndicat, et les prélèvements sur salaires sans justification.
L’État sénégalais, qui accorde chaque année une subvention à Panapress, est sommé de vérifier l’utilisation de ces fonds. Malgré les appels à la probité et au redressement lancés par le président Bassirou Diakhar Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, la situation des employés de Panapress demeure inchangée. Les injustices perdurent sous la direction de Babacar Fall, avec des mesures répressives telles que des licenciements illégaux, des interdictions d’accès au lieu de travail, et le refus de délivrer des certificats de travail aux employés retraités.
Pour s’en désoler amèrement, le Collectif relève que des familles ont été brisées, des employés sont décédés sans que leurs ayants droit ne reçoivent les compensations dues. Le collectif des employés en grève illimitée alerte les nouvelles autorités sénégalaises sur ces abus persistants. Ils appellent notamment le ministre de la Communication, Alioune Sall, à prendre ses responsabilités en tant que tutelle de Panapress, et demandent au ministre des Relations entre les travailleurs et leurs employeurs, Olivier Boucal, d’envoyer des inspecteurs du travail pour constater l’ampleur des violations.
Les employés de Panapress placent leur espoir dans les récentes promesses des autorités sénégalaises de rectifier les injustices et de protéger les lanceurs d’alerte. Ils réclament le paiement intégral des arriérés de salaire, des droits et indemnités, ainsi qu’une solution définitive à la crise qui les affecte depuis des décennies.