Criminalité organisée : l’indice 2025 du programme ENACT révèle une hausse alarmante en Afrique

Publié le 17 novembre, l’Indice de la criminalité organisée en Afrique 2025 met en lumière une aggravation des marchés criminels et un affaiblissement généralisé de la résilience des États face aux réseaux illicites depuis 2019.

L’Indice de la criminalité organisée en Afrique 2025, publié le 17 novembre, révèle une progression fulgurante des activités criminelles sur le continent et une résilience de plus en plus faible dans la quasi-totalité des pays. Selon le rapport, 92,5 % des États africains présentent une faible capacité de réponse, et **23 d’entre eux cumulent forte criminalité et faible résilience.

Le document, issu du programme ENACT — financé par l’Union européenne et géré par l’ISS, INTERPOL et GI-TOC — offre une analyse détaillée des tendances criminelles régionales. Les marchés dominants incluent la criminalité financière, la traite d’êtres humains, le trafic d’armes, la contrebande d’espèces protégées et le commerce d’énergies non renouvelables.

Mark Shaw, directeur exécutif de GI-TOC, estime que huit années de données ont permis « un aperçu sans précédent des économies illicites africaines ». Eric Pelser, coordinateur du programme ENACT à l’ISS, ajoute que les recommandations issues du rapport ont déjà été portées auprès des responsables politiques.

Le rapport souligne par ailleurs une corrélation forte entre criminalité, instabilité et gouvernance déficiente : les États fragiles sont les plus touchés, tandis que les systèmes démocratiques résistent mieux. L’essor du numérique a quant à lui favorisé une flambée des cybercrimes, notamment des fraudes et rançongiciels.

ENACT encourage enfin les décideurs africains à s’appuyer sur ces données pour élaborer des stratégies ciblées, renforcer les institutions et mobiliser la société civile — dont la résilience a nettement reculé depuis 2021.

 

Momar Diack SECK
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