Comptables publics : Garantir certains risques métiers par la souscription d’assurance

L’Amicale des Inspecteurs du Trésor du Sénégal (AITS) a organisé un atelier, ce samedi 22 novembre 2025, portant sur le thème : « Sécuriser la gestion publique : la souscription d’assurance comme outil de prévention des risques pour les comptables publics ». Il est aujourd’hui question de la souscription d’assurance pour faire face aux risques auxquels les comptables publics sont confrontés dans leur mission.

M. Mamadou Diop, Président de l’Amicale des inspecteurs du Trésor du Sénégal, souligne : « L’objet de cet atelier, en fait, il s’agit juste de réfléchir sur des mécanismes supplémentaires, c’est important. Le comptable public donne d’abor des garanties morales. La garantie morale, le comptable public n’est pas le seul fonctionnaire assujetti à ça. La garantie morale, c’est la prestation de serment devant les sceaux de la République de servir loyalement l’Etat. Tous les corps de l’Etat, y compris les comptables publics sont assujettis à cette forme. Maintenant, il y a d’autres formes de garanties, il y a des garanties patrimoniales par exemple, c’est la déclaration de patrimoine ».

Il estime qu’aujourd’hui, quasiment tous les comptables publics du réseau direct du Trésor, du réseau des organismes publics et même de certaines ambassades sont dans le champ de cette garantie patrimoniale et pour l’essentiel, ils ont satisfait à ces garanties devant l’organe qui s’en occupe à savoir l’OFNAC.

Il poursuit : « Maintenant, il y a aussi des garanties financières, c’est le cautionnement par exemple. Ce cautionnement-là aussi, il faut le noter, ça ne permet pas de couvrir peut-être, vu le volume d’opérations qui sont manipulées par les comptables mais il a été récemment sensiblement élevé par les autorités. Donc, les autorités ont jugé que le cautionnement n’a pas bougé ces dernières années et depuis l’année 2024, les cautionnements ont été sensiblement relevés parfois même jusqu’à 10 fois, 15 fois pour un peu éviter ce hiatus à savoir la modicité du cautionnement comparativement au volume d’opérations exécutées, ça aussi, l’Etat a pallié en demandant au comptable public de verser au niveau de la caisse de dépôt et de consignation des cautionnements parfois multipliés par 10 voir même plus ».

Et M. Diop de conclure : « Maintenant, on a pensé à travers cet atelier, en plus de toutes ces garanties morales, patrimoniales et financières, rénover et réfléchir peut-être à faire garantir certains risques métiers par des compagnies d’assurance qui sont des organismes habiletés, qui connaissent leur métier, qui appréhendent les risques. Et on est en train aujourd’hui de réfléchir sur les mécanismes de mettre en œuvre cela pour permettre à donner davantage de gage à l’Etat, à la gestion des deniers publics. Il s’agit d’identifier le type de de risque qui peut être aussi assuré. Il ne s’agit pas d’assurer des fautes délibérées, il s’agit d’identifier des risques métier qui sont liés, qui sont possibles, qui peuvent arriver et qui sont inhérents à nos métiers et de réfléchir en rapport avec les compagnies d’assurance et éventuellement de les garantir ».

Quant à M. Mor Diouf, conseiller technique du ministre des finances et du Budget, il avance : « Je viens représenter le ministre des fiances et du budget à l’atelier organisé par l’Amicale des inspecteurs du Trésor sur le thème de la sécurisation de la gestion des activités des comptables publics à travers en fait le thème, sécuriser la gestion publique par la souscription d’une police d’assurance pour les comptables publics dont le métier révèle beaucoup de risques. Cet appel s’adresse à l’ensemble es fonctionnaires. Je pense que ce n’est pas destiné seulement au Trésor, dans tous les métiers, on doit faire preuve. En tant que fonctionnaire, là où nous sommes, on doit faire preuve de probité et d’éthique, ça interpelle tous les agents de l’Etat puisque nous servons les sénégalais. Il faut comprendre qu’un compte public, d’abord, il y a des textes qui le définissent. Et pour être comptable public, il y a deux exigences fondamentales ».

Et Diouf de renchérir : « Vous êtes certes nommés par les hautes autorités mais il faut d’abord prêtre serment mais également déposer un cautionnement. Autrement dit, vous mettez de l’argent en guise de caution parce que vous manipulez des derniers publics. Cependant, si on regarde l’évolution des finances publiques, en 1999-2000, le budget du Sénégal, c’était 500 milliards, 25 ans après, on parle de 5000 milliards, donc multiplié par 10. Qu’est-ce cela veut dire ? Cela veut dire que les acteurs qui sont chargés de manipuler cers derniers publics, ont une responsabilité extrêmement lourde, qui peut en aucune être couvert par un cautionnement que l’on dépose, raison pour laquelle, l’amicale des inspecteurs du Trésor, qui est un organe certes défense des intérêts matériaux et moraux des inspecteurs, réfléchit également et verse beaucoup de réflexions pour la conduite des affaires publiques ».
Il estime qu’ils connaissent comment fonctionnent les assurances.
« Les charges et les risques que nous courons au niveau de la route, on ne peut pas les couvrir dans l’immédiat, d’où l’intérêt de mener une réflexion, en coopération et en collaboration avec les compagnies d’assurance pour voir dans quelle mesure, on pourrait en sus du cautionnement déposé par le comptable, on pourrait davantage élargir ce niveau de couverture pour permettre au comptable public de pouvoir travailler davantage dans la sérénité. Les compagnies d’assurance, au regard de leurs spécificités des moyens dont elles disposent, peuvent valablement couvrir les risques auxquels les comptables publics sont exposés », conclut-il.

Saër DIAL

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