Comment sortir de l’emprise du FMI et des institutions de Bretton Woods Pour nous engager dans la voie d’un développement endogène ! Par Boubacar Tall

 

La nouvelle concernant une supposée confirmation par le FMI d’une dette cachée par l’Etat du Sénégal sous Macky Sall me pose de sérieuses questions. L’institution de Bretton Woods « rassure » le gouvernement de Ousmane Sonko sur la véracité d’un endettement excessif et lui demande des explications. Le FMI ajoute qu’il s’agit de 7 milliards de dettes cachées.

Comment le FMI a-t-il fait pour non seulement savoir que nous avons dépassé le seuil permis de dette publique, mais également connaître le montant précis d’une dette cachée par Macky Sall, sans avoir en sa possession les informations complètes concernant cette dette et par conséquent les explications sur sa nature,  qu’il demande au gouvernement de lui fournir comme condition pour décaisser des fonds relatifs à une entendement fait avec le régime antérieur, celui de Macky Sall?

En d’autres termes, à quel jeu l’institution de Bretton Woods joue-t-elle avec le Sénégal de Diomaye moye Sonko? Comment expliquer ce retournement de situation de la part des experts du FMI qui, au lieu de reconnaitre d’avoir été dribblés par Macky Sall durant la période concernée, envoient une demande d’explications à un régime dont les dirigeants croupissaient en prison pendant que sous « leur supervision » Macky Sall faisait fonctionner un système de financement parallèle à leur barbe et à leur nez?

Je parle de retournement de situation car c’est le modus operandi des institutions de Bretton pour dicter aux États endettés leur conduites économiques sans pour autant se mouiller, au nom du respect de leur  souveraineté : les experts de la BM / FMI fournissent « les idées » pour ne pas dire le diktat et par la suite l’Etat endosse la responsabilité de la demande de crédit sur la base de ces idées, dont la teneur consiste en général à s’engager à supprimer les subventions sur le coût de l’électricité, de l’eau, à mettre l’argent dans le financement de conditions favorables aux investissements étrangers, à tout mais à l’exclusion de la résolution des problèmes de politique publique objet des demandes sociales des contribuables sénégalais.

Or pour le peuple sénégalais si nous devons nous endetter c’est pour régler les problèmes de souveraineté alimentaire, sanitaire, d’éducation, d’environnement etc., des sénégalais. Ce qui ne rentre jamais dans les préoccupations des institutions de Bretton Woods en ce qui concerne un pays pauvre très endetté. En revanche elles vous demandent de serrer la ceinture, de faire preuve de résilience pour obtenir un emprunt, dans une situation financière mondiale ou  l’argent est emprunté à des taux négatifs tellement il est abondant !

Je suis d’accord, en tant que patriote pour serrer la ceinture, mieux, cotiser et donner mon temps gratuitement pour le pays, mais à la condition que nous mettions en place un mécanisme de sortie, à relativement court terme des griffes du FMI et de la Banque mondiale.

Et c’est possible, le pays est à l’orée de son développement avec ses énormes richesses en matière première et depuis mars 2024 en matière de leadership pour une gestion vertueuse des deniers populaires. Ne tombons pas dans « les yeux doux » que nous font Breton Woods depuis hier avec cette annonce de confirmation d’une dette cachée, d’une certitude déjà proclamée par le député a l’Assemblée nationale Ousmane Sonko depuis des années.

Nous devons, au contraire garder la tête froide et très rapidement terminer le processus de reddition de compte pour récupérer suffisamment de fonds pour construire une deuxième raffinerie pour le pétrole de Sangomar afin de réduire les coûts de l’énergie, du carburant, de l’eau, développer des industries de transformation parallèlement à celui de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des produits culturels, etc.

C’est dans ces seules conditions que nous pourrons sortir de l’étau dans lequel nous enferment les institutions de Bretton Woods pour nous engager résolument dans la voie d’un développement endogène.

Gardons à l’esprit que le FMI est un vrai faux partenaire pour les pays en développement.

Saphiétou Mbengue
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