L’As Quotidien- L’indice global du Terrorisme 2025 vient d’être publié par l’Institut pour l’économie etla paix (IEP). Il classe le Sénégal à la 54eplacedespays exposés au terrorisme, loin derrière le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Nigeria qui figurent parmi les dix pays au monde les plus touchés par ce fléau.

L’Institut pour l’économie et la paix (IEP) fournit chaque année un résumé complet des principales tendances et modèles mondiaux en matière de terrorisme à travers son indice Global du Terrorisme.

Pour l’édition 2025, la douzième du genre, il révèle que le nombre de pays ayant connu au moins un incident terroriste est passé de 58 à 66, le plus grand nombre de pays touchés depuis 2018. Beaucoup de pays ont ainsi vu leur situation se détériorer. Pour autant, laisse-t-il entrevoir, le Sénégal continue d’être cet îlot de stabilité dans un Sahel fortement agité.

Positionné à la 54e place des pays exposés au terrorisme, le Sénégal a gagné sept places dans le classement mondial de l’Indice Global du Terrorisme 2025.Il est loin derrière le Burkina Faso qui occupe la première place et qui est considéré aujourd’hui comme l’épicentre du terrorisme mondial pour la 2e année consécutive.

L’Indice Global du Terrorisme 2025 fait constater d’ailleurs qu’en 2024, le Burkina Faso a enregistré 111 attaques terroristes, soit une baisse de 57% par rapport à 2023. Pourtant, précise-til, ces attaques ont été plus meurtrières, causant 1 532 morts, avec une moyenne de 14 victimes par attaque, contre 7 l’année précédente.

“L’attaque la plus sanglante a eu lieu le 24 août 2024, dans la région du Centre-Nord : entre 200 et 600 civils, réquisitionnés pour creuser des tranchées, ont été tués”, lit-on dans le rapport qui ajoute que le JNIM (Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin) est le groupe le plus actif dans le pays, responsable de près de la moitié des attaques et d’une forte hausse du nombre de victimes.

À l’inverse, souligne-t-il, l’État islamique n’a revendiqué qu’une seule attaque en 2024. De nombreux incidents son À l’inverse, souligne-t-il, l’État islamique n’a revendiqué qu’une seule attaque en 2024. De nombreux incidents sont attribués à des groupes jihadistes non identifiés, ajoute-t-il.

En plus du pays du Faso, trois autres pays de l’Afrique de l’ouest figurent parmi les dix premiers du classement mondial des pays les plus touchés par le terrorisme. Il s’agit du Mali (4e mondial), du Niger (5e mondial) et du Nigeria (6e mondial).

Il faut noter qu’au niveau de l’Afrique subsaharienne, le Sénégal est classé à la 16e place des pays exposés au terrorisme. Le rapport informe dans la foulée que la région a représenté 51% du total des décès dus au terrorisme dans le monde en 2024, contre 48% en 2023 et seulement 1% en 2007. A l’en croire, l’année 2024 a enregistré le deuxième plus grand nombre de décès au Sahel depuis la création de l’indice.

Les Facteurs De Dégradation

Poursuivant, il est établi que le score moyen de l’Indice Global du Terrorisme s’est légèrement amélioré en Afrique subsaharienne en 2024. “Seuls sept pays d’Afrique subsaharienne ont connu une détérioration, ce qui pourrait indiquer un changement positif.

Cependant, six des dix pays les plus touchés par le terrorisme en 2024 se trouvent en Afrique subsaharienne. Pendant ce temps, 22 pays de la région ont un score de zéro, ce qui signifie qu’ils n’ont pas enregistré un seul incident terroriste au cours des cinq dernières années”, lit-on dans le rapport de l’Institut pour l’économie et la paix (IEP).

Il soutient par ailleurs que le terrorisme est généralement une tactique utilisée dans un contexte de conflit par des groupes aux pouvoirs asymétriques cherchant à provoquer un changement politique. Non sans dire que la crise actuelle au Sahel est alimentée par plusieurs facteurs, notamment la dégradation écologique, la mauvaise gouvernance, la polarisation ethnique, les atteintes à la sécurité de l’État, les conflits pastoraux, la montée de l’idéologie salafiste transnationale, les conflits liés à l’extraction de ressources naturelles comme l’or et l’implication d’acteurs extérieurs comme la France et la Russie.

En ce qui concerne la transnationalisation accrue du terrorisme au Sahel, il fait savoir que les groupes comme l’Etat Islamique (EI) etle Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) recherchent également des refuges et de nouveaux théâtres d’opérations.

“Nombre de ces nouvelles zones, comme la périphérie nord du Togo et du Bénin, sont démographiquement, économiquement et écologiquement similaires aux régions du Mali, duNigeria, du Burkina Faso et d’ailleurs, d’où sont nés les groupes djihadistes il y a plus de dix ans. Cette tendance n’est toutefois pas uniforme : d’autres États sahéliens comme la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie continuent de connaître un terrorisme quasi inexistant”, lit-on dans le rapport.

En définitive, l’Indice Global du Terrorisme 2025 indique que les changements géopolitiques et l’évolution des dynamiques au Sahel ont créé une incertitude quant à leur impact sur le terrorisme.“La coopération antiterroriste entre l’Alliance des États sahéliens et les pays voisins est désormais façonnée par les divisions entre États alliés à la Russie, aux États-Unis ou à la France”, a fait constater le rapport