CEDEAO : Une mission technique à Conakry pour appuyer le processus de retour a l’ordre constitutionnel en Guinée

Le commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’ambassadeur Abdel-Fatau Musah, a réaffirmé l’engagement de l’organisation régionale à apporter son soutien à la Guinée pour la réussite de son processus de transition.

Communiqué-A la tête d’une mission technique de la Cédéao dépêchée à Conakry, la capitale guinéenne, par le président de ladite Commission, Dr Omar Alieu Touray, l’ambassadeur Abdel-Fatau Musah et les membres de sa délégation se sont entretenus, les jeudi 10 et vendredi 11 avril 2025, avec plusieurs autorités guinéennes.

Il s’agit du Premier ministre, Amadou Oury Bah, du président du Conseil national de transition (le Parlement de la transition), Dr Dansa Kourouma, du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Ibrahima Kalil Condé, ainsi que du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’Etranger, l’ambassadeur Abdoulaye Youla.

Les discussions entre la délégation de la Commission de la Cédéao et ces diverses autorités guinéennes ont notamment porté sur le suivi de la mise en œuvre de l’accord signé entre les deux parties sur un chronogramme de dix (10) points relatifs au retour à l’ordre constitutionnel.

Selon le Premier ministre, la volonté du gouvernement guinéen est d’achever le processus de transition en 2025. « Nous n’avons pas l’intention de tergiverser. Notre engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel est ferme, et nous le faisons avant tout pour le bien-être de notre population », a affirmé Amadou Bah Oury.

Il a souligné la nécessité d’organiser le scrutin présidentiel et les législatives avant les élections locales, et rappelé la tenue, le 21 septembre 2025, du référendum sur la nouvelle constitution de la Guinée.

Le projet de la nouvelle constitution a justement été l’ossature des échanges entre la mission technique de la CEDEAO et le président du Conseil national de transition. A en croire Dr Dansa Kourouma, ce projet, rédigé par son institution, est un document de 199 articles. Validé à l’unanimité par les membres dudit Conseil, le mercredi 9 avril 2025, il sera transmis au président guinéen dans un délai de 15 jours et devra être voté d’ici le 30 avril 2025, a indiqué Dr Kourouma.

En consultation avec d’autres autorités guinéennes, aussi bien du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’Etranger que de celui de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, la délégation de la Commission de la Cédéao a été informée d’autres actions entreprises pour l’aboutissement du processus de transition en Guinée.

Au nombre de celles-ci, on peut énumérer, la disponibilité actuelle de six mille (6 000) kits pour le recensement biométrique pour la création simultanée du registre national des personnes physiques et du fichier électoral, l’évaluation des partis politiques guinéens ainsi que les mesures d’apaisement social.

La partie guinéenne a également apporté des éclaircissements sur le budget estimatif pour la réalisation des opérations liées au processus de retour à l’ordre constitutionnel, avec des indications sur les ressources financières déjà libérées par le gouvernement guinéen ainsi que les propositions d’appui financier faites par des institutions et partenaires de la Guinée.

A en croire la partie guinéenne, le pays compte sur le soutien de la CEDEAO pour l’aider à mobiliser davantage de ressources financières à travers l’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds, en vue de réussir son processus de transition et de retour à l’ordre constitutionnel.

La Guinée a besoin de l’appui technique et financier de la Cédéao. Elle a besoin d’être appuyée par l’Organisation régionale, ont laissé entendre le Premier ministre, le président du Conseil national de transition, et le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.

Pour sa part, l’ambassadeur Abdel-Fatau Musah a réitéré la volonté de la Cédéao à accompagner la Guinée dans la réussite de son processus de transition. « La CEDEAO, seule, ne peut pas appuyer financièrement la Guinée. Nous sommes en concertation avec les Nations unies et l’Union africaine pour faciliter une table ronde des partenaires au but de mobiliser les ressources financières pour votre pays », a-t-il affirmé.

Il a plaidé auprès des différents acteurs guinéens pour un dialogue inclusif, le respect des droits de l’Homme et des protocoles de la Cédéao dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel.

Outre les acteurs guinéens, la délégation de la Commission de la Cédéao s’est aussi entretenue avec les autres membres du G5 (Groupe des 5) que sont les Nations-Unies, l’Union européenne, les Etats-Unis et la France sur le processus de transition en Guinée.

En dehors de l’ambassadeur Abdel-Fatau Musah, cette délégation est composée du directeur de cabinet du président de ladite Commission, Abdou Kolley, du représentant résident de la Cédéao en Guinée, Louis Blaise Aka-Brou, du chef de la division Assistance électorale par intérim de cette Commission, Serigne Mamadou Ka.

Les autres membres de la délégation sont Constant Gnacadja, Serge Daniel Djizoe et Liberor Doscof Aho, respectivement chef de la division Médiation et Coordination des affaires politiques régionales par intérim, conseiller juridique, et chargé de Communication de la Commission de la CEDEAO ; ainsi que Francis Acquah-Aikins Jnr, Assistant exécutif du chef de la mission.

Momar Diack SECK
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