À quelques jours de la tournée économique du chef de l’État en Casamance, les populations de la région de Ziguinchor expriment de fortes attentes, notamment sur la dégradation des infrastructures routières, la vétusté du pont Émile Badiane et le chômage persistant des jeunes.
À l’approche de la tournée économique que le président Bassirou Diomaye Faye effectuera en Casamance du 20 au 25 décembre 2025, les habitants de la région de Ziguinchor font entendre leurs préoccupations majeures, centrées sur l’état des infrastructures et l’emploi des jeunes, selon des témoignages recueillis par l’APS.
Annonçant ce déplacement lors du Conseil des ministres du mercredi 11 décembre 2025, le chef de l’État a indiqué vouloir s’imprégner des réalités économiques de cette partie méridionale du pays. Une visite très attendue par les populations, les acteurs économiques et les leaders communautaires, qui espèrent des réponses concrètes aux difficultés structurelles affectant la région.
Parmi les doléances les plus récurrentes figure l’état jugé préoccupant du réseau routier. Matar Gaye, résident à Ziguinchor, pointe particulièrement l’axe reliant la capitale régionale au Cap Skirring. « Nous voulons la réalisation de la route Ziguinchor–Cap Skirring. Cette route est cahoteuse », a-t-il déploré.
Un constat largement partagé par les professionnels du tourisme. Pour Doudou Tamba, porte-parole du Collectif des acteurs touristiques de la destination Casamance, l’accessibilité terrestre de la région reste fortement limitée. Il cite notamment la dégradation avancée des axes Cap Skirring–Ziguinchor, Oussouye–Elinkine et Bignona–Diouloulou, contraignant parfois les populations locales à colmater elles-mêmes les nids-de-poule afin de prévenir les accidents.
À ces difficultés s’ajoute une desserte maritime jugée insuffisante. M. Thiam regrette que le transport par voie maritime repose sur « un seul bateau souvent immobilisé », plaidant pour le renforcement de la desserte aérienne par l’affectation d’au moins un avion dédié aux liaisons domestiques. Il suggère également le développement de connexions combinées avec des hubs internationaux, notamment à travers le prolongement de la ligne Bruxelles–Dakar vers Cap Skirring.
Autre source d’inquiétude majeure : l’état du pont Émile Badiane, ouvrage stratégique vieux de 46 ans reliant Ziguinchor au reste de la région. Le président du collectif citoyen L’Heure est Grave, El Hadji Kamara, appelle l’État à accélérer les mécanismes d’intervention en vue de sa reconstruction. Il évoque des fissures avancées, des effritements du béton, des armatures apparentes ainsi que des vibrations anormales lors du passage des véhicules lourds.
« Le danger est permanent. Les promesses ont duré, mais nous gardons confiance en la capacité de l’État à prendre des décisions appropriées », a-t-il déclaré, réaffirmant la disponibilité de son collectif à accompagner toute initiative visant à sécuriser cet ouvrage vital, rapporte l’APS.
Au-delà des infrastructures, les populations attendent également de la tournée présidentielle des mesures fortes en faveur de l’emploi des jeunes et de l’amélioration globale des conditions de vie, des enjeux jugés essentiels pour relancer durablement le développement de la Casamance, selon l’APS.


