Carburant : les gérants de stations-service rejettent les amendes et dénoncent des contrôles abusifs

À la suite de la récente baisse des prix des produits pétroliers, l’Association des gérants de stations-service du Sénégal dénonce des contrôles jugés abusifs et refuse de s’acquitter des amendes infligées par les services du ministère du Commerce.

La tension monte entre les gérants de stations-service et les autorités chargées du contrôle des prix. Face à la presse, l’Association des gérants de stations-service du Sénégal, par la voix de son président Ibrahima Fall, a exprimé son profond mécontentement à la suite des sanctions infligées après la baisse des prix du carburant intervenue samedi dernier à 18 heures, rapporte emedia.sn (emedia.sn).

D’emblée, Ibrahima Fall a rappelé que les gérants adhèrent pleinement à cette mesure gouvernementale, estimant qu’elle peut avoir un impact positif sur le coût de la vie et soulager les ménages. Toutefois, il a vivement critiqué les modalités d’application de la décision sur le terrain.

Entre 18 heures et 22 heures, des agents du ministère du Commerce auraient effectué des contrôles dans plusieurs stations-service, distribuant amendes et convocations pour non-application immédiate des nouveaux prix. Une démarche qualifiée « d’inacceptable » par l’association.

Le président des gérants a tenu à préciser que la majorité des exploitants sont des locataires-gérants. À ce titre, ils ne disposent ni de la légitimité ni de l’autorisation technique pour modifier les prix affichés sur les pompes, une opération qui relève exclusivement des compagnies pétrolières et de leurs prestataires agréés.

Selon Ibrahima Fall, toute manipulation directe des équipements par les gérants constituerait une violation contractuelle, susceptible d’entraîner une rupture avec les sociétés pétrolières. Malgré cela, les gérants subiraient d’importantes pertes financières, estimées entre 5 et 10 millions de francs CFA par station, tout en se voyant infliger des amendes.

Face à cette situation, l’Association a donné un mot d’ordre clair : refuser de payer les amendes. Elle appelle le ministère du Commerce à faire preuve de compréhension et à engager des discussions avec les compagnies pétrolières, seules responsables de la gestion technique des pompes, souligne emedia.sn (emedia.sn).

Ibrahima Fall n’exclut pas, en dernier recours, une fermeture des stations si les pressions persistent, mettant en garde contre les conséquences d’un tel scénario sur la continuité du service public, notamment pour les ambulances et les urgences médicales.

Pape Ismaïla CAMARA
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