Vox Populi- «Un budget ambitieux pour 2025, qui reflète une volonté de dynamiser l’économie nationale». Voilà comment le Secrétariat Exécutif National du Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) qualifie la Loi de finances initiale qui est passée en Commission à l’Assemblée en attendant son adoption en plénière avant la fin de l’année.
FRAPP qui «salue l’effort affiché par l’État du Sénégal» à travers ce budget 2025 n’en estime pas moins «nécessaire d’interroger certaines orientations budgétaires et de plaider pour une révision stratégique des priorités d’investissement afin qu’elles soient véritablement au service du peuple sénégalais».
En effet, le FRAPP se dit «convaincu que l’avenir du Sénégal repose sur des investissements centrés sur les besoins réels de la population. Si les infrastructures modernes sont nécessaires, elles doivent avant tout bénéficier directement à la majorité des Sénégalais, et non servir les intérêts des multinationales».
Raison pour laquelle, les membres du Secrétariat Exécutif National de FRAPP plaident «pour une politique d’investissements orientée vers l’autosuffisance alimentaire, le renforcement du capital humain et une gestion durable des ressources naturelles». Aussi le FRAPP appelle-t-il, à «une répartition transparente et équitable des ressources publiques, en mettant l’accent sur les secteurs qui touchent directement la vie des citoyens».
Selon le Secrétariat Exécutif National de FRAPP, «la révolution économique que nous prônons repose sur une gestion responsable et intelligente des finances publiques, avec pour objectif ultime une amélioration concrète des conditions de vie des Sénégalais, notamment des plus vulnérables».
Entrant dans le détail, le SEN du FRAPP souligne par exemple que le Conseil des ministres du 11 décembre dernier a annoncé un programme de recrutement massif d’enseignants et de résorption des abris provisoires dans le système éducatif.
«Pourtant, malgré une allocation de 975 milliards de francs CFA, soit 15 % du budget total, les investissements effectifs dans l’éducation ne représentent que 4,5 % du budget. Cette répartition inadéquate compromet la mise en œuvre rapide de ces mesures cruciales», dénonce le FRAPP qui appelle à «inscrire ce programme d’urgence de manière explicite et prioritaire dans le budget 2025, en veillant à moderniser les infrastructures scolaires, renforcer la formation des enseignants et garantir un accès équitable à une éducation de qualité pour tous».
Autre exemple, «dans le secteur de la santé, les besoins de la population restent criants, alors que le budget n’a progressé que de 1,5 %, bien loin des 15 % préconisés par la Déclaration d’Abuja. Cette situation est d’autant plus préoccupante que des ressources additionnelles, telles que celles issues de la taxe sur le tabac et de la retenue à la source sur les établissements privés de santé, semblent ne pas bénéficier directement au système public».
Face à cette situation, FRAPP demande «une augmentation significative des investissements pour équiper correctement les hôpitaux, renforcer les effectifs médicaux et améliorer l’accès à des soins de qualité pour tous».
Enfin, parlant du poids de la dette publique, FRAPP indique qu’il «absorbe plus de 70 % des recettes fiscales internes, constitue un frein majeur aux investissements sociaux». Pis, dit-il, «le service de la dette, estimé à 3 855 milliards de francs CFA, est presque équivalent aux recettes internes du pays».
Donc, le FRAPP exhorte le gouvernement à revoir sa politique d’endettement, à engager des négociations pour des conditions de remboursement plus favorables, voire à obtenir un moratoire, afin de libérer des ressources pour les secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé et l’agriculture.