Boutoupa Camaracounda : Des concertations communautaires pour résoudre les conflits fonciers et pastoraux

Le Comité de Solidarité des Femmes pour la Paix en Casamance, connu sous le nom d’Usoforal (« Unissons-nous » en diola), a organisé, ce 17 décembre, une rencontre communautaire dans la commune de Boutoupa Camaracounda. L’objectif était d’aborder des problématiques majeures : le foncier, le vol de bétail et la divagation des animaux, des défis qui mettent à mal la cohésion sociale dans cette zone frontalière avec la Guinée-Bissau.

Une situation complexe héritée du conflit casamançais

La commune, qui partage ses frontières avec la Guinée-Bissau ainsi que les communes de Niaguis et d’Adéane, a été fortement impactée par le conflit en Casamance. Sur les 27 villages que compte Boutoupa Camaracounda, seuls huit n’ont pas été vidés de leurs habitants. Lors du retour des populations déplacées, ces dernières ont souvent été confrontées à des tensions avec les habitants restés sur place et avec les voisins bissau-guinéens, en raison des activités économiques déjà établies.

Avec une superficie de 340 km², la commune subit une pression croissante sur ses terres. L’agriculture et l’élevage, principales activités de subsistance, sont à l’origine de conflits entre agriculteurs et éleveurs, exacerbés par le développement d’infrastructures et d’exploitations modernes le long des axes Ziguinchor-Mpack et Ziguinchor-Adéane.

Une mobilisation pour des solutions durables

Ces concertations communautaires, animées par Mamadou Diatta, chef d’antenne de l’Agence nationale de relance des activités économiques en Casamance (ANRAC), visaient à identifier des solutions pour prévenir les conflits et promouvoir une gestion harmonieuse des ressources. Selon M. Diatta, « avec le retour des populations, la pression sur les terres augmente, ce qui appelle une réflexion approfondie sur leur utilisation judicieuse. »

Des recommandations clés

Parmi les pistes de solutions évoquées figurent :

  1. Traçage des parcours du bétail pour limiter les affrontements entre agriculteurs et éleveurs.
  2. Mise en place de commissions de médiation au niveau communal pour instaurer un dialogue entre les différentes parties prenantes.
  3. Promotion de la jachère pour préserver les terres cultivables.
  4. Planification des zones en créant des espaces dédiés aux activités agricoles et aux habitations, afin d’éviter les conflits à venir.
  5. Diatta a également souligné l’importance de sensibiliser la population à des programmes tels que le PACS (Programme d’aménagement communautaire et social), qui reste méconnu, malgré son potentiel à structurer le développement local.

Une initiative pour renforcer la paix et l’autonomisation

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des actions menées par USOFORAL dans d’autres localités, comme Niamone, Djinaky et Oulampane, toujours dans le but de promouvoir la paix et la cohésion sociale en Casamance. Elle met également en lumière l’urgence d’autonomiser les femmes et les filles à travers des activités génératrices de revenus, contribuant ainsi à un développement durable et inclusif.

 

Avec le quotidien En Relief

Saphiétou Mbengue
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