Depuis 2019, Bokk Gis Gis n’est plus un parti politique fonctionnel. Il a été méthodiquement vidé de sa substance, privé de ses instances, de sa démocratie interne et de toute ambition électorale crédible. Ce naufrage n’est pas le résultat d’un contexte défavorable : il est le produit d’un sabotage politique organisé au sommet du parti.
Les faits sont têtus. Aucune instance statutaire ne fonctionne. Aucune réunion sérieuse n’a été convoquée depuis des années. Les responsables ont déserté, non par désintérêt, mais par écœurement face à une direction inexistante. Le parti est devenu une structure fantôme.
Le président, censé en être le premier animateur, s’est volontairement effacé. Absent des débats, absent du terrain, absent des militants. Il a laissé derrière lui une base abandonnée, démoralisée, sans repères ni perspectives. Cette absence prolongée n’est plus une négligence : c’est une démission politique de fait. À chaque élection, le même scénario indigne se répète : du rafistolage de dernière minute, des alliances bricolées en catimini, décidées par un cercle fermé, sans consultation des militants. Cette pratique autoritaire a tué l’élan collectif et transformé le parti en simple variable d’ajustement électoral.
Pourquoi ce blocage ? Parce qu’il existe une volonté claire : empêcher le parti de survivre à son fondateur, étouffer toute relève, tuer toute ambition interne. Le parti est pris en otage par un homme qui préfère le voir mourir plutôt que de le transmettre. La question mérite d’être posée publiquement : comment un leader incapable de gagner son propre bureau de vote, encore moins sa commune, peut-il prétendre incarner une alternative nationale crédible ? Comment ignorer que ses échecs répétés ont entraîné tout un parti dans l’impasse ?
Ces interrogations ne sont ni personnelles ni malveillantes : elles sont politiques, et elles traduisent la colère froide de milliers de militants trahis. Lorsque la Convergence Démocratique Bokk Gis Gis a été créée, les engagements étaient clairs : rupture avec les pratiques patrimoniales, gouvernance collective, démocratie interne réelle.
Aujourd’hui, le constat est brutal : les vieilles méthodes ont repris le dessus, pires encore qu’hier, car dissimulées derrière le silence et l’inaction. Face à cette situation, une réorganisation immédiate et profonde de la direction du parti s’impose. Elle est exigée par les militants présents dans toutes les communes et tous les départements du Sénégal.
Ce n’est plus une revendication marginale : c’est une nécessité vitale. Le président n’a aucun droit de saborder l’œuvre collective bâtie par des milliers de militants. Il leur doit des comptes. Il leur doit un parti vivant. Il leur doit le respect.
Bokk Gis Gis n’est pas une propriété privée Il ne disparaîtra pas au gré des humeurs ou des intérêts d’un seul homme. Tous les militants sont membres fondateurs. Tous ont investi leurs moyens, leur énergie et leur foi politique dans ce projet. Le parti doit vivre. Avec ou sans ceux qui l’ont confisqué
Par Amath Thiaw, responsable Bokk Gis Gis – Biscuiterie,
membre de « And Jubanti Bokk Gis Gis »


