Les producteurs de bananes de Tambacounda dressent un bilan largement positif du gel des importations, une mesure qui a permis au Sénégal d’écouler plus de 12.000 tonnes au mois de septembre. Selon le président du collectif local, Mamadou Yaya Sall, cité par l’APS, la filière a enregistré des performances inédites et plaide désormais pour la prolongation de la mesure.
Selon une information publiée par l’APS, les producteurs de bananes de Tambacounda se félicitent des effets du gel des importations, entré en vigueur le 1er septembre 2025. En marge d’une tournée de l’Agence de régulation des marchés (ARM) dans les bananeraies de la région, le président du collectif, Mamadou Yaya Sall, a affirmé que la mesure a permis de dynamiser l’écoulement de la production locale.
D’après les chiffres fournis à l’APS, le Sénégal est passé de 700 tonnes commercialisées en juillet à 9.600 tonnes en août, puis 12.500 tonnes en septembre, soit une progression spectaculaire coïncidant avec la mise en place de la suspension des importations.
La visite, organisée en partenariat avec les producteurs et l’Association des commerçants importateurs de bananes, a permis d’évaluer l’état de la filière à Gouloumbou et Missirah. Elle intervient après une décision du comité chargé de la réglementation de la filière, prise le 18 août.
Malgré quelques difficultés logistiques au début — notamment des problèmes de température, d’humidité et d’absence de palettisation dans le transport — la filière a enregistré « des avancées considérables ». Dans certains cas, les pertes ont atteint 60 à 70 % de la valeur des cargaisons, en raison de défauts liés à la chaîne du froid.
Les producteurs assurent néanmoins pouvoir satisfaire à eux seuls la demande nationale, évaluée à 102.000 tonnes en 2024, contre 112.500 tonnes attendues cette année. Ils appellent donc à une extension du gel, afin de consolider les revenus locaux et encourager la substitution aux importations.
Le directeur général de l’ARM, Babacar Sembène, a pour sa part salué la performance des acteurs : « Les producteurs ont livré en moyenne 23.000 tonnes, pour une valeur estimée à 9 milliards de francs CFA », relève-t-il. Il rappelle que la politique nationale vise à réduire une facture alimentaire dépassant 1.800 milliards de francs CFA d’importations.
- Sembène a assuré que le plaidoyer des producteurs sera examiné avec « une évaluation approfondie », ouvrant la voie à une éventuelle reconduction de la mesure.


