Vingt-huit mois après le coup d’État du 26 juillet 2023 au Niger, la détention du président déchu Mohamed Bazoum et de son épouse Hadiza continue de susciter l’indignation. À Dakar, un collectif d’intellectuels et de militants lance un vibrant appel à la communauté internationale.

Dans une tribune rendue publique ce 26 novembre 2025, le Collectif des amis de Bazoum à Dakar dénonce avec vigueur ce qu’il qualifie de « crime contre l’humanité ». Selon le texte, le président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum, et son épouse Hadiza Bazoum sont maintenus en isolement total, sans accès à leurs avocats ni à des soins appropriés.

Au-delà de la rupture de l’ordre constitutionnel, la tribune insiste sur la nature arbitraire de la détention. Pour les signataires, Mohamed Bazoum et son épouse ne peuvent être considérés comme de simples détenus, mais bien comme des « otages politiques ». Ils évoquent des traitements inhumains, une torture morale prolongée et une violation manifeste des normes internationales relatives aux droits humains.

Le collectif rappelle que la Cour de justice de la CEDEAO a exigé la libération immédiate et inconditionnelle du couple présidentiel, une décision restée lettre morte. Cette inaction est qualifiée de « honte collective » et de précédent dangereux pour l’État de droit en Afrique de l’Ouest.

Dans son appel, le collectif presse la communauté internationale d’exiger l’application effective de la décision de la CEDEAO, de permettre l’accès urgent du Comité international de la Croix-Rouge au couple Bazoum et d’obtenir la libération de tous les détenus politiques nigériens, dont Hama Souley, Moussa Tchangari et Ibrahim Yacouba.

« Le combat pour la libération de Mohamed Bazoum n’est pas partisan », martèle la tribune, qui insiste sur la dimension universelle de la dignité humaine. Pour les auteurs, l’histoire jugera sévèrement l’indifférence face à cette situation.