Le dossier explosif des Fonds Covid poursuit son cours devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. La confrontation entre l’ancien ministre Moustapha Diop et la fournisseuse Mariata Basse a mis en lumière de profondes contradictions, ravivant les soupçons autour de la gestion des marchés publics liés à la pandémie.
Devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice, le feuilleton judiciaire de l’affaire des Fonds Covid a connu un nouvel épisode tendu, marqué par la confrontation entre Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des PME, et Mariata Basse, fournisseuse impliquée dans l’achat de masques durant la crise sanitaire.
Auditionnée en qualité de témoin, Mariata Basse a affirmé que l’ancien ministre lui aurait personnellement remis une somme de 20 millions de francs CFA destinés à l’acquisition de masques et d’équipements sanitaires. Une déclaration lourde de conséquences, immédiatement contestée par Moustapha Diop. « Je n’ai jamais donné d’argent à cette fournisseuse. Elle se trompe de personne », a-t-il martelé, soutenant qu’elle l’aurait confondu avec son gestionnaire.
Cette confrontation s’inscrit dans la volonté de la juridiction spéciale d’éclairer les circuits financiers ayant entouré les marchés publics attribués au plus fort de la pandémie. Selon le quotidien L’As, source de ces révélations, malgré le démenti ferme du maire de Louga, plusieurs autres témoins – chauffeurs, gestionnaires, fournisseurs et collaborateurs – ont maintenu leurs déclarations initiales, renforçant les charges pesant sur l’ancien ministre.
Placée sous mandat de dépôt depuis la fin du mois de mai 2025, Moustapha Diop est poursuivi pour une série d’infractions graves, dont association de malfaiteurs, concussion, corruption, détournement de deniers publics, faux et usage de faux, blanchiment de capitaux et escroquerie portant sur des fonds publics. Des accusations explosives que l’intéressé rejette en bloc, dénonçant un acharnement judiciaire.
Alors que l’instruction se poursuit dans un climat de fortes tensions, l’opinion publique, note encore L’As, reste suspendue aux prochaines décisions de la Haute Cour, dans un dossier emblématique de la reddition des comptes post-Covid.


