L’affaire Farba Ngom qui tient en haleine les Sénégalais depuis maintenant plusieurs jours, ne laisse guère indiffèrent Alioune Tine qui a publié une tribune sur la reddition des comptes sur X.

‘’La reddition des comptes dans la gouvernance politique, économique et sociale, est valorisée au Sénégal et en Afrique. Tous les gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Etat en ont fait une priorité. Le Président Abdou Diouf exprimait son désir de faire du Sénégal une maison de verre. La transparence absolue dans la gestion des affaires publiques. C’est ainsi qu’il a créé la CREI en 1981. Abdoulaye Wade a procédé à quelques arrestations de gestionnaires de l’Etat et emprisonné un ancien Premier ministre. Sans pratiquement pas d’effet concret et palpable sur la corruption et les détournements de fonds publics. Bien au contraire, on a eu l’impression d’une régression’’, rappelle Alioune Tine.

Avant de renchérir : ‘’Avec le Président Macky Sall qui, paradoxalement, a mis en place et consolidé les instruments de lutte contre la corruption et les détournements de fonds, notamment l’OFNAC et le Pool financier, on a eu comme impression que c’est aller de mal en pis. La traque des biens mal acquis est loin d’être un succès, et le procès de Khalifa Sall, n’est pas un exemple de rigueur en matière de procès équitable’’.

Le coordonnateur de la plateforme Afrikajom Center de souligner que ‘’l’équation de la reddition des comptes au Sénégal rencontre des obstacles politiques structurels redoutables à sa réalisation. On a affaire à une nouvelle forme de délinquance politique toxique dont nous avons encore du mal à trouver la meilleure solution, la solution miraculeuse et consensuelle. Une solution qui règle les manipulations politiques de tous bords politiques. Manipulations qui ouvrent la voie de la violence, des malentendus, des conflits d’interprétation sans fin et sans intérêt’’.

‘’Alors pourquoi ne pas engager le dialogue et la concertation entre les partis, les experts et la société civile, pour dégager des règles de conduite pour les leaders incriminés par la justice et pour le gouvernement qui doit observer une stricte neutralité? Reste l’attitude de l’Assemblée nationale et la logique de tyrannie de la majorité qui a prévalu avec tous les gouvernements. Il faut aussi que la justice se libère des fourches caudines de l’Exécutif avec un procureur impartial, ‘élu’ s’il le faut, mais qui ne reçoit d’ordre d’aucune autorité de l’Exécutif. C’est une des solutions pour échapper aux manipulations politiques’’, martèle Alioune Tine.

L’ancien Secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme recommande à l’honorable député Farba Ngom d’appeler ses militants et sympathisants à ‘’s’abstenir de tout recours à la violence ou à toute tentation ethnicise ou régionaliste’’.

«Il aurait été souhaitable que les arguments ayant servi de prétexte à la levée de son immunité  parlementaire…»

‘’Il faut le dire de vive voix, c’est pédagogique venant d’un leader respecté dans sa base régionale. Aux leaders de l’APR aussi, rappeler le caractère indivisible de notre République, c’est un devoir pour tout républicain. Il faut éviter de fragiliser le vivre-ensemble, et menaces ce que nous avons de plus cher la paix, la sécurité et la stabilité. C’est parce qu’il y a un précédent qu’il ne faut plus recommencer. Les arguments avancés pour dire que les autres l’ont fait, pourquoi pas nous sont des arguments toxiques qu’il faut rejeter. Donc aux jeunes, partout au Sénégal et en Afrique, il faut rejeter tout ce qui peut diviser votre peuple sur des bases identitaires ou religieuses’’, soutient Alioune Tine.

A l’en croire, ‘’l’honorable député Farba Ngom a des droits fondamentaux en tant qu’élu. Il aurait été souhaitable que les arguments ayant servi de prétexte à la levée de son immunité parlementaire ne souffrent d’aucun vice de forme. Pour le reste, Farba Ngom, accusé ou inculpé est toujours présumé innocent, tant qu’il n’aura pas été définitivement condamné, au terme d’un procès équitable qui respecte tous ses droits humains’’. ‘’Comme, il l’a promis, il n’a qu’à faire face dignement à cette épreuve, qui est un moment crucial de son destin politique qu’il doit affronter avec courage. En répondant à la justice pour laver son honneur’’, conclut M. Tine

Vox populi