Affaire Amadou Sall : Ibrahima Ba charge son coaccusé devant le Pool judiciaire financier

L’enquête sur l’affaire dite Amadou Sall connaît un nouveau tournant avec l’audition d’Ibrahima Ba, fils de l’ancien Premier ministre. Devant le juge d’instruction, il a livré des révélations lourdes, se présentant comme une victime d’un montage financier qu’il dit avoir subi.

Selon les révélations du quotidien Le Témoin, l’enquête liée à l’affaire Amadou Sall continue de révéler des zones d’ombre aux implications politico-financières sensibles. Après l’audition très médiatisée du chanteur Wally Seck, c’était au tour d’Ibrahima Ba de comparaître, mercredi, devant le président du collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier, Idrissa Diarra, en présence du procureur de la République Ibrahima Faye.

Entouré d’un collectif impressionnant d’avocats, Ibrahima Ba a fermement rejeté les accusations d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux portées contre lui. Au cœur du dossier figure une société immobilière montée avec Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall.

Face au magistrat instructeur, l’inculpé a expliqué avoir participé au projet par un apport foncier estimé à 400 millions de francs CFA, un terrain qui aurait été offert à sa mère par l’ancien chef de l’État Abdoulaye Wade. De son côté, Amadou Sall aurait injecté une somme de 500 millions de francs CFA en espèces pour le lancement du projet.

Cependant, toujours selon le récit de Le Témoin, les difficultés financières auraient rapidement contraint les deux associés à céder le terrain à leur architecte, M. Bodian, afin de régler des créances. Une transaction qui semblait résoudre le problème, jusqu’à ce qu’une opposition bloque les fonds à la NSIA Banque.

Se présentant désormais comme une victime, Ibrahima Ba affirme avoir été manipulé et « utilisé » par Amadou Sall, soutenant qu’il n’aurait pas pleinement mesuré la portée juridique des opérations engagées. Une version qui complexifie davantage un dossier déjà explosif, où se croisent personnalités influentes, montages immobiliers et soupçons de pratiques frauduleuses.

Le juge Idrissa Diarra devra désormais déterminer les responsabilités exactes des parties impliquées, dans une affaire suivie de très près par l’opinion publique et qui, selon Le Témoin, est loin d’avoir livré tous ses secrets.

Mamadou Nancy Fall
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