Source rfi.fr-Alors que le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont officiellement reconnu dimanche l’État de Palestine, et que d’autres pays occidentaux, dont la France, feront de même ce 22 septembre, 52 des 54 pays du continent africain ont déjà effectué cette déclaration symbolique, pour la plupart dès la proclamation officielle de cet État il y a 37 ans. Deux exceptions subsistent sur le continent : le Cameroun et l’Érythrée.
Le 15 novembre 1988, c’est à Alger que Yasser Arafat, le dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine, proclame l’indépendance de l’État palestinien dans une déclaration rédigée par le poète Mahmoud Darwich. À cette occasion, l’Algérie devient le premier pays du monde à reconnaître l’État.
Preuve d’une solidarité forgée dès la partition de 1947, les pays du Maghreb en font de même : Maroc, Tunisie, Mauritanie font partie de ce premier groupe de quatorze, avec la RASD pour le Sahara occidental.
Dans les semaines qui suivent, 75 pays reconnaissent à leur tour l’État palestinien. La majorité sont africains, comme le Soudan, l’Égypte, le Nigeria, le Burkina Faso, le Sénégal ou encore la Guinée. Ces pays récemment décolonisés identifient la lutte palestinienne à leur propre combat, ce qui n’empêche pas la plupart d’entre eux d’entretenir des relations diplomatiques avec Israël.
L’une des premières décisions de Mandela
Pour l’Afrique du Sud, il faut attendre la fin de l’apartheid et l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela pour que, le 15 février 1995, Pretoria rejoigne le mouvement. C’était l’une des premières mesures du président sud-africain et 30 ans plus tard, le mois dernier à l’ONU, le ministre des Affaires étrangères sud-africain déclarait : « Tous les États doivent reconnaître de toute urgence l’État palestinien » et salue cette reconnaissance par la France. Pour Ronald Lamola, il s’agit d’une « étape importante vers la mise en place d’une solution à deux États », rapporte notre correspondant à Johannesburg, Valentin Hughes.
Dans le corps militant ou universitaire sud-africain, le discours est parfois un peu plus critique. Un éditorialiste parle, par exemple, d’une « conscience européenne » qui se « réveille enfin ». L’année dernière, l’ancien responsable des médias gouvernementaux qualifiait les pays occidentaux de « complices du génocide » et mentionnait un nouvel ordre mondial, caractérisé par une plus grande solidarité entre pays du Sud.
Aujourd’hui, seuls deux pays du continent entretenant une étroite coopération sécuritaire avec Israël ne reconnaissent pas l’État palestinien : le Cameroun et l’Érythrée.
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