Les questions relatives à la migration, aux accords de pêches et à l’immigration ont été hier, au cœur des échanges, entre la délégation de l’Union européenne et nos autorités. Et ce, à l’occasion d’une rencontre qui constitue un moment de «Dialogue de Partenariat annuel entre les autorités sénégalaises et la Team Europe (l’Union européenne et ses Etats membres) à Dakar. Une première session de dialogue politique avec les nouvelles autorités sénégalaises, qui a permis, aux deux parties, d’approfondir les échanges entre le Sénégal et l’UE, pour un partenariat rénové, dans des domaines d’intérêt commun.
S’agissant de la réciprocité des visas, la ministre a fait remarquer la volonté du gouvernement d’examiner la question, non seulement avec l’Union européenne, mais aussi avec d’autres partenaires. Le constat, selon elle, est «qu’il existe des difficultés et défis auxquels les Sénégalais font face pour obtenir des visas, notamment pour se rendre en Europe. Ces visas sont très coûteux et prennent beaucoup de temps à être délivrés», a-t-elle déploré devant la Team Europe.
A l’en croire, il n’est pas rare que «des demandeurs de visas se retrouvent dans des situations où leur passeport est retenu par une ambassade ou un consulat, les empêchant d’entamer d’autres démarches ailleurs. Nous devons améliorer l’accès des Sénégalais aux visas, pas seulement pour l’Europe, mais pour plusieurs autres pays partenaires».
Cependant, dit-elle, ««le plus important, c’est de savoir ce que cette équipe gouvernementale veut faire, comment elle veut le faire, avec quels partenaires et dans quel cadre», a ajouté Mme la ministre qui évoque la posture claire et déterminée des nouvelles autorités sénégalaises vis-à-vis de leurs partenaires. Ces derniers savent que ce pays a changé. Nous parlons désormais de souveraineté alimentaire, énergétique et politique. Le Sénégal est un pays où ses fils et ses filles savent ce qu’ils veulent et se battent pour l’obtenir, a-t-elle ajouté à ce propos.
Pour sa part, Jean-Marc Pisani, représentant de l’UE, a déclaré que «ce type de dialogue est justement conçu pour examiner ensemble tous les sujets d’intérêt commun. Cependant, il est important de noter une grande convergence de vues sur les méthodes, les efforts et l’alignement avec la vision Sénégal 2050. Les Européens, les États membres et les entreprises européennes souhaitent contribuer à cette croissance endogène, inclusive et durable».
La migration circulaire, au cœur de l’actualité aujourd’hui, a été aussi remise sur la table. Yacine Fall, pour sa part, n’y voit que les avantages de ces programmes dits «gagnant-gagnant». Des programmes qui, selon elle, permettent aux participants de bénéficier de formations professionnelles à l’étranger avant de revenir au pays pour mettre en pratique leurs acquis.
Quant au sujet des accords de pêche, la ministre est catégorique. Elle a insisté sur l’importance pour les gouvernants d’avoir une meilleure gestion des ressources naturelles au profit des Sénégalais. «Nous nous sommes dit qu’il est temps que le Sénégal adopte une trajectoire où ses enfants, ses filles et ses fils bénéficient des ressources de ce pays». Sous ce schéma, Yacine Fall a précisé que tous les partenariats et accords, qu’ils soient bilatéraux, multilatéraux ou liés à la gouvernance interne, seront examinés attentivement. «L’UE est prête à revisiter ces accords avec le Sénégal et l’Afrique, dans le cadre du nouvel agenda de développement qu’elle a mis en place», conclut-elle.
Jean-Marc Pisani a rappelé, à son tour, que «l’UE est le premier partenaire économique du Sénégal et continue de soutenir le pays dans sa trajectoire de développement». Il en veut pour preuve que «avec un investissement substantiel de 328 milliards de FCFA alloués au développement pour la période 2021-2027, l’UE vise à amplifier l’impact de ses aides par un effet de levier d’environ 980 milliards de FCFA».
Source Vox Populi