Malgré une forte progression de l’équipement en smartphones et ordinateurs, l’accès à Internet reste profondément inégalitaire au Sénégal, particulièrement entre les zones urbaines et rurales. Selon une enquête conjointe de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) et de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), seuls 3 % des ménages ruraux disposent d’un accès à Internet à domicile, contre 43,8 % à Dakar. Ces résultats ont été rendus publics le 17 juillet, indique l’Agence Ecofin, qui souligne l’ampleur de la fracture numérique dans le pays.

Réalisée entre septembre et octobre 2024 auprès de 1719 ménages répartis dans 117 districts de recensement, l’enquête révèle que seuls 19,4 % des foyers sénégalais ont un abonnement à domicile. Pourtant, 99,3 % des ménages possèdent au moins un terminal numérique, mais la connexion reste souvent instable ou coûteuse. Le coût élevé des abonnements et le déficit d’infrastructures en milieu rural sont parmi les principaux freins identifiés.

Toujours selon les données relayées par l’Agence Ecofin, les disparités concernent aussi l’équipement informatique : 28,1 % des ménages à Dakar possèdent un ordinateur, contre 5,1 % en zone rurale. Et parmi les foyers connectés, seulement 38,1 % se déclarent satisfaits de leur service Internet, avec des écarts majeurs entre la capitale (64,9 %) et les campagnes (21,1 %). L’étude souligne enfin une utilisation encore limitée des outils numériques : seulement 4,1 % des usagers ont recours au e-commerce et 6,6 % aux démarches administratives en ligne.

Ces constats arrivent à un moment stratégique, alors que l’État sénégalais mise sur son « New Deal Technologique » pour réduire la fracture numérique et renforcer l’inclusion digitale, en particulier dans les zones rurales.