Les voix qui s’élèvent contre la modification de l’article 87 de la Constitution se multiplient. Et l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye y a joint la sienne. Foncièrement contre le nouveau texte qui permet au chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée nationale à tout moment après concertation avec son président, le leader du parti Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT), invite les parlementaires à rejeter le texte qui leur est soumis.

«Les députés doivent refuser de supprimer la durée minimale constitutionnelle de leur mandat», affirme-t-il à travers son compte twitter. Très remonté, il souligne que «la dépendance et la docilité vis-à-vis de l’Exécutif ont des limites».

Dès lors, s’adressant aux députés, il martèle que «leur dignité et celle de notre République ne doivent pas être insultées», par une adoption de ce nouveau texte modifiant la constitution en son article 87. Quoi qu’il en soit, on saura aujourd’hui, si son appel est entendu.

En effet, c’est ce jour que les députés sont convoqués en procédure d’urgence pour l’examen et le vote de projet de loi devant modifier cet article de la Constitution, tout comme d’autres articles du Code électoral.

Selon les observateurs, cette proposition de modification de l’article 87 de la Constitution entre dans le cadre de la volonté du chef de l’Etat et de son camp, de «rationnaliser» le calendrier électoral. Ainsi, si la loi est adoptée, l’Assemblée nationale pourrait bien être dissoute et de nouvelles élections convoquées, en couplage avec la présidentielle de 2024.

Mais au-delà de la rationalisation du calendrier électoral, le pouvoir pourrait saisir l’occasion mieux avoir un contrôle sur ses députés. En effet, si par exemple il perd le pouvoir en 2024 et que l’Assemblée national poursuit son mandat, il pourrait perdre beaucoup de députés, avec la transhumance devenue une seconde nature dans le champ politique sénégalais

L’Info