Sénégal 3/ Bénin 0…À priori, pour un néophyte ou quelqu’un qui n’a pas suivi ce match à rebondissements, le résultat a tout l’air de refléter une rencontre facilement négociée par les Lions. Que nenni !
C’est d’ailleurs ce qui donne toute sa saveur à cette partie gagnée au forceps.
Plusieurs leçons de vie envoyées par nos braves Lions à ces 18 millions de sélectionneurs qui croient souvent que nous devons marcher sur chaque adversaire. Non, non et encore non! Cela ne se passe pas comme ça. Le Sénégal est justement l’équipe à battre dans ce tournoi et l’adversaire est souvent survolté au moment d’affronter ces Gaindés. Clairement.
« On souffre ensemble, on fait le dos rond ensemble et on se qualifie ensemble » : voilà en décodé le message fort des hommes de Pape Thiaw à l’endroit du peuple sénégalais en particulier et de l’écosystème mondial du football en général.
Humilité, persévérance, travail et puis la réussite au bout de l’effort collectif.
Les enjeux de ce match délicat étaient pourtant identifiés à l’entame: Gagner largement, rassurer les bouillants supporters et puis last but not least rester dans notre confort douillet, notre cocon de Tanger.
Match difficile à rebondissements
Mais ce parcours va forger le caractère des joueurs. Pas d’euphorie mais de l’humilité, du travail, de la sueur et le succès au bout de l’effort.
Édouard Mendy a été énorme. C’est le symbole des misères du groupe.
Pape Thiaw a fait preuve de courage. Les choix forts de titulariser le colosse Abdoulaye Seck, Elh Malick Diouf, Pape Matar Sarr, Lamine Camara & Habib Diallo dans le onze de départ lui ont finalement donné raison.
Ce turn- over est exactement la traduction de l’etat d’esprit d’un coach qui maîtrise ses troupes
et qui fait bien de challenger ses joueurs. L’idée c’est qu’il n’y’a pas de passes- droits dans la tanière. Pas de cadres indéboulonnables à proprement parler…Compte non tenu des historiques Sadio Mané, Édouard Doudou Mendy, Kalidou Koulibaly & Gana Gueye…Une équipe doit disposer d’une solide charpente. Une loi non écrite du football de haut niveau.
Les Béninois n’ont pas été des faire-valoir dans ce match. Loin de là. L’agressivité caractérisée dont ils ont fait montre traduisait leurs intentions.
Résultat un match fermé et poussif pour les Lions jusqu’à la 42 ème minute pour le but de la délivrance signé Abdoulaye Seck sur un coup de tête rageur.
Apprécions la qualité du coup franc de Krepin Diatta et l’impact physique de Seck.
Abdoulaye Seck n’a jamais déçu en équipe nationale.C’est un dur à cuire, un combattant qui a toujours fait le job proprement malgré la terrible concurrence que lui mènent Niakhaté et Koulibaly dans l’axe central. Ce qui en dit long sur l’émulation en cours dans la tanière.
Contrairement au match quelconque livré contre la RDC, Pape Thiaw s’est bien ajusté, disons qu’il s’est mieux adapté à la situation en lançant dès le début de la 2ème mi-temps
Ibrahima Mbaye le nouveau chouchou du public, la pépite parisienne de Luis Enrique à la pointe de vitesse phénoménale.
Je le disais à la fin du match Sénégal/ RDC, Ibrahima Mbaye est une excellente nouvelle pour ce groupe perfectible. Sa jeunesse, son talent inné et sa vitesse sur les phases de transitions rapides apporte un bol d’air frais, de la fraîcheur et de la percussion au collectif. En atteste le rôle majeur joué sur l’action ayant abouti au penalty victorieux de Cherif Ndiaye. Le même Cherif Ndiaye qui avait raté un face à face avec le gardien quelques minutes auparavant. Cela veut dire qu’il faut éviter d’accabler les joueurs pour un oui ou un non.
Plusieurs grosses satisfactions notamment Habib Diallo le Goleador messin clinique sur le deuxième but des Lions mais également Sadio Mané encore souverain sur le flanc gauche malgré ses 34 piges…
Sans oublier Édouard Mendy qui a sauvé la nation à plusieurs reprises dans ce match comme pour rappeler que les Béninois n’ont jamais été ridicules dans ce match difficile.
De bon augure pour la suite de la compétition
NB/ Le carton rouge de Koulibaly est déplorable surtout que ce joueur expérimenté a fait preuve d’un excès d’engagement notoire en marchant sur la cheville de l’adversaire.
Koulibaly a été tout simplement victime de la VAR. Sans cette innovation technologique, ce geste aurait pu passer .
Comme quoi, on n’arrête pas le progrès et puis les cartons rouges font partie du Game.
Pape Thiaw dispose d’un effectif XXL de 26 combattants. Il va sûrement trouver la solution pour palier l’absence de son capitaine lors du 8eme de finale à venir.


