Une ressortissante étrangère a été déférée, ce 24 décembre 2025, devant le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kédougou. Elle est poursuivie pour traite de personnes, exploitation sexuelle et association de malfaiteurs, à l’issue d’une enquête menée par la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT).
L’Antenne régionale de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT) de Kédougou a déféré, ce 24 décembre 2025, une ressortissante étrangère devant le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kédougou. La mise en cause est poursuivie pour association de malfaiteurs, complicité de faux, traite de personnes et exploitation d’un débit de boissons sans autorisation.
Selon les éléments de l’enquête, l’intervention fait suite à un renseignement reçu le 15 décembre 2025 faisant état de la présence de deux jeunes filles de nationalité nigériane, victimes d’exploitation sexuelle dans la localité de Dambala. Une équipe d’intervention a été aussitôt mobilisée, mais la première perquisition s’est révélée infructueuse, les victimes et la suspecte étant absentes des lieux.
Toutefois, la saisie préventive de cartons de boissons alcoolisées a conduit la suspecte à se présenter d’elle-même au siège de la DNLT le 22 décembre 2025. Lors de son interrogatoire, elle a reconnu avoir « acheté » les deux jeunes filles au Nigeria pour 600 000 FCFA chacune.
Les enquêteurs ont ainsi mis au jour un réseau transnational s’étendant du Nigeria au Sénégal, en passant par le Bénin et le Mali, utilisant de faux documents de voyage pour acheminer les victimes. L’exploitation sexuelle reposait sur un système de “dette de voyage” évaluée à 2 500 000 FCFA par victime, intégralement reversée à la mise en cause.
Les revenus issus de la prostitution étaient, selon les investigations, réinvestis dans ses activités commerciales ou conservés sur des comptes de paiement mobile. Les téléphones portables et les stocks de boissons ont été placés sous scellé et transmis au greffe.
L’une des victimes a été confiée à une ONG basée à Kédougou pour une prise en charge sociale et psychologique, tandis que les investigations se poursuivent pour localiser la seconde victime. La principale suspecte a été conduite devant le parquet ce jour à 10h15, indique la DNLT.


