Une enquête nationale révèle des indicateurs préoccupants de santé mentale dans la région de Kolda, où la prévalence de la dépression et des idées suicidaires dépasse largement les moyennes nationales. Le Quotidien, qui a documenté cette réalité, alerte sur une crise profonde affectant les jeunes et les familles.
La région de Kolda est confrontée à une véritable urgence en matière de santé mentale. Selon l’enquête « Steps » 2024 sur les maladies non transmissibles, 43,2 % des habitants présentent des symptômes de dépression, tandis que plus de 16 % déclarent avoir eu des envies suicidaires. Des chiffres particulièrement inquiétants, bien supérieurs aux moyennes nationales de 36,6 % et 13 %, comme le rappelle Le Quotidien, qui souligne également l’essor de la consommation de drogue chez les jeunes.
Ces données ont été remises sur la table lors d’un Comité régional de développement (CRD) dédié à la santé mentale, présidé par le gouverneur-adjoint. L’autorité administrative a insisté sur la gravité de la situation, appelant à une mobilisation collective pour freiner cette montée des troubles psychiques.
Les causes identifiées sont multiples : précarité économique persistante, chômage élevé, manque de débouchés malgré un potentiel agricole sous-exploité. Le Quotidien note aussi la présence croissante de malades mentaux errants dans les rues, symptôme visible d’un système de prise en charge insuffisant.
Pour inverser la tendance, le Réseau Jeunesse, Population et Développement mise sur le projet « Sama Yoon, Sama Kaddu ». Son Directeur exécutif, Maguette Thiandoum, a annoncé la création de médias en ligne dédiés à la sensibilisation, au plaidoyer et à la prévention.
Autre urgence : la création d’un hôpital psychiatrique dans une région qui polarise trois départements (Kolda, Vélingara et Médina Yoro Foulah). Dans les établissements scolaires, la situation n’est guère meilleure : cigarette, produits enivrants et autres substances circulent en cachette, perturbant les enseignements.
Face à cette crise multidimensionnelle, les acteurs locaux espèrent un engagement renforcé de l’État pour briser le silence autour de la santé mentale et offrir des alternatives concrètes aux jeunes.


