Sénégal : l’arrêt des importations de gaz interroge sur l’avenir des tarifs électriques

Agence Ecofin – Le Sénégal vise l’accès universel à l’électricité en 2030 et projette que le gaz naturel représentera 75 % de sa capacité installée à long terme, selon sa stratégie gas-to-power. Cette orientation s’appuie sur la conversion de la centrale de Bel Air (335 MW) et la construction d’une unité de 366 MW.

Lors d’une sortie médiatique mercredi 27 août, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a déclaré que le pays mettrait fin aux importations de gaz dès 2026. Cette perspective est présentée comme génératrice d’économies budgétaires de 140 milliards FCFA (227 millions USD) par an. Mais son impact sur les tarifs de l’électricité, payés par ménages et entreprises, reste incertain.

La mise en production de Sangomar et surtout du projet gazier offshore Greater Tortue Ahmeyim (GTA) entré en exploitation commerciale cette année, assure une disponibilité de gaz destinée à remplacer une partie des volumes importés. Les autorités ont indiqué notamment que 20 à 25 % de la production de la Phase 1 de GTA seraient orientés vers le marché domestique d’ici 2027.

Dans ce contexte, selon le ministère sénégalais des Finances, les subventions publiques de l’électricité ont atteint près de 280 milliards FCFA en 2023 (455 millions USD). D’après GlobalPetrolPrices, le prix moyen de l’électricité pour les ménages restait autour de 109 FCFA/kWh (0,19 USD) en décembre 2024.

Si l’arrêt des importations en 2026 réduit le coût d’approvisionnement, la répercussion sur les factures dépendra des choix tarifaires de la Senelec, la société nationale d’électricité, et de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE), chargée de fixer les prix appliqués aux ménages et aux entreprises.

 

Momar Diack SECK
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