L’expert en finances publiques et directeur de l’ONG International Budget Partnership (IBP), Maleine Amadou Niang, appelle à orienter la relance économique du Sénégal vers ses secteurs porteurs, et non à la baser majoritairement sur la fiscalité, comme le prévoit le Plan de relance économique et social (PRES).
Dans un entretien rapporté par Tribune, Maleine Amadou Niang, expert en finances publiques et directeur du bureau Sénégal de l’ONG International Budget Partnership (IBP), a livré une analyse critique du Plan de relance économique et social (PRES) présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Selon lui, si le volet fiscal et la mobilisation des recettes sont bien structurés, il reste risqué de financer à hauteur de 90 % le plan à partir de ressources internes, essentiellement fiscales.
Le PRES prévoit de mobiliser plus de 5 000 milliards de francs CFA, dont la quasi-totalité proviendrait de la fiscalité.
Or, comme l’explique l’expert cité par Tribune, « pour mobiliser une telle manne, il faut une économie assez dynamique pour produire ces recettes ». M. Niang recommande de stimuler en priorité l’économie réelle, notamment par le développement de l’agriculture et de l’industrialisation, en veillant à décentraliser les implantations industrielles hors de Dakar.
Il insiste sur la nécessité de bâtir une fiscalité saine et durable qui découle d’un tissu économique fort, plutôt que d’augmenter la pression fiscale sur un potentiel économique encore sous-exploité.
