« On ne cherche pas le martyre ; on le subit ! »
Et, Halte spirituelle à Jewol (Paas-Joloff)
(Dimanche 10 Août 2025/15 Safar 1447)!
Dans ses « Notes de Lecture » consacrées au roman « Les deux hontes de Tondibi » de Mamadou Bamba Ndiaye, El Hadj Momar Sambe (1), Professeur de Lettres, Coordonnateur du Rtas-S et Membre éminent de la Gauche sénégalaise – comme l’auteur du roman d’ailleurs -appelle notre attention sur des propos pertinents prêtés au Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, Khadimou Rassoul (PSL) et qui sont le fruit d’une analyse politique lucide basée sur l’expérience des Jihad passés.
Suivons le Cheikh :
« Ma mission est de vous éviter les errements passés et vous ouvrir une voie nouvelle et heureuse. Ma méthode consiste à broyer lentement le mil de la domination étrangère dans le silence des molaires, loin du tapement bruyant du pilon contre le mortier » (page 105).
Et, il ajoute comme s’il s’adressait à nos élites politiques :
« L’indépendance ne réside pas dans la solitude ombrageuse, mais dans l’intelligence. C’est pourquoi, si révoltantes que soient vos frustrations et votre colère, souvenez-vous toujours de ceci: J’ai fait de la paix votre arme. Armez-vous de paix et vous triompherez. Voilà, je vous appelle à ce Jihad ».
Et le Cheikh de poursuivre : « Laissez vos ennemis tranquilles; Déclarez la guerre à vos propres défauts. Soyez vous-mêmes votre propre champ de bataille » (page 106). Oui ce Jihad-Akbar qui demande un effort sur soi-même qui conduit à l’épanouissement spirituel au service du Bien bref à l’humanisme intégral. Le Président Mamadou Dia qui eut la chance de voir physiquement le Cheikh et qui reçut ses bénédictions à Keurgu-Magg (Diourbel) en 1924 et un membre éminent de la chevalerie spirituelle de le rejoindre en ces termes sublimes (2) :
« Après la révolution contre l’Autre qui n’était que révolte et négation, la révolution contre Soi, la vraie révolution : celle de la positivité de la seconde naissance qui, elle, a vocation constructive. S’ingénier moins à désacraliser qu’à demander au sacral d’intégrer l’humain et le nouveau ; renoncer à transformer l’Islam en une religion intégrée pour en refaire une religion intégrante, compagnon de l’homme et du monde… ». (page 142).
Cheikh Ahmadou Bamba fut assurément un humaniste intégral qui alliait Sagesse et Courage : ces qualités que les Romains résumaient en un seul mot : la VIRTU !. Ce témoignage de Jean Martin Arthur Lasselves l’alors Administrateur du cercle de Diourbel (1913-1915) le prouve à suffisance : « Le Cheikh se distingue par une pureté de cœur, par une bonté, une grandeur d’âme et un amour du bien pour l’ami que pour l’ennemi, qualités dans lesquelles ses prédécesseurs l’auraient envié, quelque grande que fussent leur vertu et leur prestige »
Bon Magal A Toutes Et Tous !
Docteur Ibrahima Dème
DriDème gf@
(1) El Hadj Momar Sambe : Notes de lecture : « Les deux hontes de Tondibi », roman de Mamadou Bamba Ndiaye, Editions Harmattan- Sénégal : Le Soleil du 07 mai 2023, page 16
(2) Mamadou Dia : Islam et Humanisme Tome I Essais sur l’Islam, Les Nea-Dakar-Abidjan 1977, 142p
