FRAPP : Face au FMI  et à la Banque Mondiale, une alternative est possible !

Communiqué- Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) a pris connaissance de la présentation du Plan de Redressement Économique et Social (PRES) 2025-2028 par le gouvernement. À cet effet, le FRAPP tient à partager son appréciation critique et ses recommandations stratégiques pour un véritable tournant souverainiste dans la gestion des affaires publiques.

 

  1. Une volonté salutaire de mobilisation des ressources domestiques

 

Le FRAPP félicite le gouvernement pour sa volonté de miser davantage sur les ressources internes afin de financer l’économie nationale. Les mesures annoncées, notamment le financement participatif, le capital-investissement, ainsi que l’augmentation du capital public dans le secteur bancaire, vont, si elles sont appliquées avec rigueur et transparence, contribuer à réduire notre dépendance financière vis-à-vis de l’extérieur. Cette orientation constitue une réponse courageuse aux représailles de l’ordre financier international, notamment celles orchestrées par le Fonds Monétaire International (FMI). Le FRAPP réaffirme une position constante : notre développement ne passera jamais par le FMI et la Banque mondiale.

Ces institutions dites de Bretton Woods n’ont jamais œuvré pour la prospérité des peuples africains. Elles mènent un agenda politique impérialiste, consistant à faire chanter les autorités souverainistes afin de les soumettre au diktat du consensus de Washington. Nous appelons donc les citoyennes et citoyens à accorder moins de crédit à ces institutions dans le débat public et à promouvoir une pensée économique panafricaine, libre et décoloniale.

 

  1. La dette illégitime et odieuse : une question centrale

 

Le FRAPP félicite le Premier ministre d’avoir osé évoquer publiquement la dette illégitime et odieuse, sujet longtemps évité dans les discours officiels. Nous avions déjà, dans notre communiqué du 28 mars 2025, évoqué la dette odieuse et soutenu que le Sénégal ne doit pas rembourser la dette cachée. Depuis lors, nous travaillons avec nos partenaires à la mise en œuvre d’un audit citoyen de la dette publique afin d’identifier rigoureusement la part illégitime, contractée en dehors de l’intérêt national.

 

  1. Optimisation des dépenses publiques : une réforme à encourager

 

Le FRAPP salue également la mesure annoncée relative à la réduction de la taille de l’État dans une perspective de rationalisation des dépenses publiques. Nous appelons les autorités à accélérer la mise en œuvre de cette réforme et à aller plus loin en restructurant les agences inutiles, en arrêtant les dépenses de prestige, et en luttant contre la bureaucratie budgétivore.

 

  1. Maintien du pouvoir d’achat et réserves sur le ciblage des subventions

 

Le FRAPP se réjouit de constater que le PRES n’entraîne pas de baisse des salaires, contrairement aux programmes néolibéraux de 1993. Cependant, nous émettons des réserves sur le ciblage annoncé des subventions, dans l’attente de précisions. Depuis des années, une élite bureaucratique, souvent en collusion avec le FMI, tente de détruire le système de subventions énergétiques sous prétexte de ciblage. Le FRAPP estime que les nantis ne doivent pas bénéficier de ces subventions, mais rejette les transferts monétaires à travers le Registre National Unique (RNU), dont le périmètre reste trop limité. Les ayants droit réels dépassent largement les bénéficiaires actuels du RNU. Nous soutenons donc le maintien du mécanisme de subventions, en l’assainissement au profit des couches réellement vulnérables.

 

  1. Soutien au pouvoir d’achat et au secteur privé national

 

Le FRAPP accueille favorablement la baisse annoncée des prix des denrées de première nécessité et appelle à sa mise en œuvre urgente. De même, nous saluons les mesures relatives à l’apurement de la dette intérieure et à la facilitation de l’accès à la commande publique, qui peuvent donner un souffle nouveau au secteur privé national.

 

  1. Investir massivement dans la santé et l’éducation

 

Le FRAPP rappelle que la justice sociale ne saurait être atteinte sans des investissements massifs dans la santé et l’éducation. Nous attendons donc le plan d’investissement adossé au PRES pour évaluer concrètement la place accordée à ces secteurs essentiels. Une politique de développement ne peut ignorer les infrastructures sociales de base.

 

  1. Faire de la souveraineté monétaire un pilier des politiques publiques

 

Enfin, le FRAPP regrette l’absence de toute mention de la question monétaire dans les annonces du PRES. Il est impératif de rappeler que la souveraineté budgétaire est vide de sens sans souveraineté monétaire. Nous exhortons les autorités à inscrire la question monétaire au cœur des politiques économiques nationales, afin de libérer pleinement le potentiel de notre souveraineté économique.

 

Le FRAPP reste engagé, aux côtés des citoyennes et citoyens, dans la lutte pour un développement véritablement souverain, socialement juste, et affranchi de toute domination étrangère. Le PRES 2025–2028 ouvre des perspectives, mais seule une vigilance citoyenne active permettra de transformer ces ambitions en résultats concrets pour le peuple.

 

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du FRAPP

Dieyna SENE
Up Next

Related Posts