Santé-And Gueusseum, : « Non à l’amalgame et à la confiscation des droits des travailleurs avec la complicité des tutelles ! »

Lettre ouverte à Messieurs les Ministres de la santé et des Finances cotutelles

Objet : Non à l’amalgame et à la confiscation des droits des travailleurs avec la complicité des deux tutelles !!!

Messieurs les Ministres,

Depuis des décennies, l’élection du représentant du personnel au conseil d’administration d’un établissement public de santé se passe sans anicroche conformément à la loi hospitalière de 1998. C’est ainsi qu’à l’issue du scrutin l’heureux élu au même titre que le président de la commission médicale d’établissement (PCME) siège au conseil d’administration.

Malheureusement, la section 04 du décret 2025-670 du 29 avril 2025 mal interprétée par certaines directions d’établissements publics de santé sème la confusion et crée les conditions de l’exclusion des agents des hiérarchies B et C du Conseil d’Administration (CA) parce que n’étant pas de la hiérarchie A.

Cela constitue un recul grave dans la gestion démocratique du personnel qui voudrait qu’il soit représenté par un agent, Indépendamment de sa hiérarchie. En plus, ce décret écarte, de fait, tous ceux qui ne sont pas salariés de la structure à savoir toutes les autres catégories sans distinction. Est-il besoin de rappeler que l’Établissement Public de Santé n’est pas une société de l’Etat mais un organisme de l’Etat (la nuance est grande) qui organise ses élections depuis 25 ans au moins.

Au demeurant, le dernier atelier organisé par le MSAS sur le Représentant du Personnel (RP) au CA avait retenu, entre autres conclusions, que le RP devrait être issu par voie électorale du Comité technique d’établissement (CTE) organe consultatif regroupant toutes les catégories socioprofessionnelles d’un établissement public de Santé.

A la lumière de ce qui précède, le SEP du SUTSAS demande aux ministres des finances et de la santé successivement tutelles financière et technique des Etablissements Publics de Santé (EPS) d’éclairer la lanterne des Directeurs d’établissements de santé confrontés à cette équation et s’oppose à l’application qu’ils veulent en faire avec la dernière énergie.

Pour rappel, jouant son rôle de sentinelle, le SUTSAS s’était opposé aux élections des délégués du personnel dans les Etablissements Publics de santé qui excluaient tous les travailleurs non régis par le code du travail.

L’histoire étant en train de bégayer, le SEP interpelle les deux ministres sur l’essentiel qui est l’application du décret n° 2016-404 du 06 avril 2016 portant Statut du personnel des EPS et les augmentations de salaire. Sans oublier l’allocation des subventions d’exploitation et d’investissement aux prorata des charges et des projets d’établissement, au lieu de s’époumoner sur l’accessoire. Selon son intitulé même, cette élection ne concerne nullement le secteur de la santé et de l’action sociale.

Dans la même veine, la mobilité du personnel, sa protection et sa promotion faisant partie des accords résiduels, le SEP exige du Gouvernement le paiement des augmentations de salaire aux contractuels des EPS, leur recrutement massif dans la Fonction publique et surtout une correcte rémunération des directeurs d’EPS et des PCA parents pauvres de l’Elite au regard de leurs périlleuses et énormes responsabilités.

Pour conclure, le SEP exige le retour au statu quo en attendant une éventuelle relecture de la réforme hospitalière et invite les camarades à rejeter toute élection de RP excluant les catégories B et C qui constituent l’électorat et les piliers des structures sanitaires et sociales.

Dakar, le 27 juillet 2025.

Mballo Dia Thiam,

Président de And Gueusseum, Sg de la FGTS-B

Oumou Khaïry NDIAYE
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