Financement : malgré un contexte incertain, le FMI valide les réformes du Niger et accorde un nouveau décaissement de 41 millions de dollars

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, ce lundi 15 juillet 2025, la septième revue du programme économique et financier du Niger soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que la troisième revue au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR).

Cette décision permet le décaissement immédiat de 41 millions de dollars américains (soit 30,3 millions de droits de tirage spéciaux – DTS) en appui à l’économie nigérienne, portant les décaissements totaux à environ 346 millions de dollars depuis la mise en place des deux programmes.

L’accord FEC, initialement approuvé en décembre 2021 (PR 21/366), a été prolongé d’un an jusqu’à décembre 2026, afin de consolider les acquis en matière de gouvernance, de discipline budgétaire et de stabilité macroéconomique. La FSR, quant à elle, a été introduite en juillet 2023 (PR 23/256) pour soutenir les efforts de résilience face aux chocs climatiques.

Selon le FMI, la mise en œuvre des programmes a été « globalement satisfaisante », en dépit d’un contexte difficile marqué par l’instabilité politique, les tensions sécuritaires et les effets du changement climatique. « L’économie nigérienne a montré une forte résilience. L’activité a rebondi en 2024, grâce notamment à une récolte agricole exceptionnelle et au démarrage des exportations de pétrole brut », a déclaré M. Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI et président par intérim du Conseil.

La croissance du Niger est estimée à 10,3 % en 2024 et devrait se maintenir à 6,6 % en 2025. Toutefois, le FMI alerte sur les risques élevés qui pèsent sur ces perspectives : aggravation des tensions sécuritaires, durcissement de l’accès aux financements, et retrait potentiel des partenaires techniques et financiers.

Le FMI appelle les autorités nigériennes à maintenir leur engagement envers les objectifs du programme. Les priorités incluent l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures, la mise en œuvre d’une stratégie efficace de gestion des recettes pétrolières, ainsi que des efforts pour accroître la transparence et la qualité des dépenses publiques.

Sur le plan budgétaire, le FMI note que tous les critères de performance ont été respectés, à l’exception du critère permanent relatif à la non-accumulation de nouveaux arriérés extérieurs. En revanche, les objectifs plancher concernant le solde budgétaire de base pour fin décembre 2024 n’ont pas été atteints.

Le FMI recommande également une politique d’endettement prudente, en privilégiant les financements concessionnels pour réduire les risques de surendettement, ainsi qu’une gestion renforcée de la trésorerie publique.

Enfin, le Conseil d’administration salue les avancées dans les réformes liées à la FSR, lesquelles devraient permettre de renforcer la résilience du pays aux chocs climatiques et de mobiliser davantage de ressources pour les investissements verts. Un diagnostic de gouvernance est également attendu pour guider les prochaines étapes en matière de réformes institutionnelles et de promotion du secteur privé.

Momar Diack SECK
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