La dernière sortie du Premier ministre Ousmane Sonko, très critique et au ton offensif, continue d’agiter la scène politique sénégalaise. À travers une déclaration fortement médiatisée, le chef du gouvernement a alimenté les spéculations sur une possible mésentente entre lui et le président Bassirou Diomaye Faye, à la tête du pays depuis avril 2024.
Cette déclaration, relayée par plusieurs observateurs, intervient dans un contexte de tension où les soupçons de dualité au sommet de l’État se renforcent. Des voix s’élèvent, tant dans l’opposition que dans la majorité, pour alerter sur les risques d’un conflit d’autorité pouvant paralyser la conduite des affaires publiques.
L’analyse du Dr Abdou Diaw, publiée ce vendredi, souligne une situation préoccupante : l’économie peine à redémarrer, les investisseurs se montrent frileux, et les partenaires multilatéraux comme le FMI attendent des garanties claires sur la stabilité macroéconomique. Le climat d’incertitude actuelle nuit à l’image du Sénégal à l’international, avec des eurobonds en chute et des agences de notation sur le qui-vive.
Près de 15 mois après l’installation du nouveau régime, le scepticisme grandit. Le programme « Sénégal 2050 », censé incarner une transformation économique structurelle, tarde à se matérialiser par des actions concrètes. Malgré quelques mesures sociales saluées, telles que la baisse du coût de la vie, le sentiment d’attente domine.
Pour Dr Diaw, l’urgence est à l’unité, à la clarté dans les orientations, et à la cohérence dans l’action publique. Il en appelle à un sursaut des autorités pour éviter l’enlisement : « La réussite du Sénégal dépend de leur capacité à faire preuve d’unité, de lucidité et de pragmatisme. »