Coopération régionale pour une pêche durable : 40 ans de gouvernance partagée pour la préservation des ressources marines ouest-africaines

La 21e session ordinaire du Comité de coordination de la Commission sous-régionale des pêches (CSRP) a été l’occasion de marquer un jalon historique : le 40e anniversaire de cette organisation intergouvernementale. Créée à Dakar en 1985, la CSRP regroupe sept pays membres — la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Cabo Verde — engagés pour une gestion durable et solidaire des ressources halieutiques.

« Quarante années de coopération ininterrompue, de solidarité concrète et d’actions collectives pour une gestion pérenne de notre patrimoine halieutique commun », a salué la ministre sénégalaise des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf, lors de son allocution.

La ministre a rappelé que l’idée d’une telle coopération avait germé dès 1976, lorsque certains États pionniers de la sous-région ont initié une réflexion stratégique face aux défis du secteur de la pêche et de l’aquaculture. Aujourd’hui, les sept États membres partagent non seulement un vaste espace maritime estimé à plus de 4 millions de km² pour 3 500 km de côtes, mais aussi une ambition commune de préservation des écosystèmes et d’intégration régionale.

Selon Dr Fatou Diouf, cette zone figure parmi les plus riches au monde en ressources halieutiques. Elle constitue une source importante d’emplois et de revenus, particulièrement pour les populations côtières les plus vulnérables. Chaque année, la pêche et l’aquaculture génèrent près de deux millions de tonnes de production, soutenant un tissu économique dynamique qui fait vivre des millions de personnes dans la sous-région.

La CSRP s’est imposée, au fil des décennies, comme un levier majeur de gouvernance des pêches, de coopération scientifique et d’intégration politique. Toutefois, de nombreux défis persistent : raréfaction de certaines espèces, pêche illicite, dégradation des littoraux, effets du changement climatique et pollution marine.

Face à ces menaces, Dr Fatou Diouf a plaidé pour une gouvernance renforcée, une meilleure productivité des écosystèmes marins et une mobilisation accrue de tous les États membres. Elle a également réitéré l’engagement du Sénégal, pays hôte de la Commission, à soutenir la CSRP, conformément à la vision du Président de la République inscrite dans l’agenda Sénégal 2050.

La 22e session ordinaire du Comité de coordination, couplée à la Conférence des ministres des pays membres, se tient pour la deuxième année consécutive à Dakar.

De son côté, le secrétaire permanent de la CSRP, Dr Khallahi Brahim, a rappelé que « dans un monde structuré autour de blocs régionaux, seule une approche collective permettra de surmonter les défis entravant le développement durable de la pêche et de l’aquaculture ». Il a souligné que la CSRP fut créée pour harmoniser les politiques halieutiques, promouvoir la recherche scientifique et garantir une gestion équitable et responsable des ressources marines au profit des générations présentes et futures.

Saër DIAL

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