En seulement six mois, quinze Sénégalais de la diaspora ont perdu la vie dans des conditions souvent tragiques et troublantes, à travers plusieurs pays du monde. Selon une compilation de l’organisation internationale de défense des migrants Horizon Sans Frontières (HSF), ces décès, enregistrés entre janvier et juin 2025, résultent d’agressions, de violences policières, de refus de soins, ou encore de circonstances suspectes. Une situation qui inquiète fortement l’ONG, laquelle appelle les autorités sénégalaises à une réaction urgente.
Du Maroc au Brésil, en passant par l’Espagne, les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la Tunisie, les profils des victimes varient, mais leur point commun reste une mort prématurée, souvent violente ou entourée de zones d’ombre. Parmi les cas les plus marquants, figure celui d’Ibou Socé, poignardé à Casablanca le 11 janvier par son propre colocataire sénégalais, ou encore celui de Saliou Diallo, abattu de six balles le 9 mars en Californie.
D’autres décès ont été recensés dans le cadre d’interventions policières, comme Ngagne Mbaye, tué d’une balle à l’abdomen par la police à São Paulo le 11 avril, ou Samba Dior Diagne, décédé en France les 12–13 mars lors d’une interpellation. Hassan Barry, lui, est mort à Sfax, en Tunisie, après un refus de soins médicaux.
En Espagne, où se concentre un nombre important de victimes, les cas de Mamadou Diack, mort après une chute à Bamako, ou encore Fatou Ba, victime d’un accident de la route à Brescia, illustrent aussi la diversité des circonstances. Mais certains décès, comme celui d’Abdou Ngom à Málaga ou de Baye Ibrahima Diop à Bruxelles, restent à ce jour entourés de mystère.
Pour Horizon Sans Frontières, cette série noire est le reflet d’un climat d’insécurité et d’abandon qui touche de nombreux Sénégalais à l’étranger. L’organisation, dirigée par Mamadou Lamine Sambou, exhorte les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes pour protéger les ressortissants et exiger des enquêtes rigoureuses sur ces disparitions.
« Il ne s’agit pas simplement de faits divers éparpillés, mais d’une tendance inquiétante. Chaque vie perdue est une alerte, chaque nom une famille endeuillée, une communauté ébranlée », affirme un représentant de HSF.
En tirant ainsi la sonnette d’alarme, l’organisation espère mobiliser non seulement l’État du Sénégal, mais aussi les représentations diplomatiques et consulaires à travers le monde, afin d’assurer un meilleur accompagnement des Sénégalais établis hors du pays, et de prévenir d’autres drames similaires.