Agence Ecofin – Partant de quelques unités de production encore modestes qui constituent la base d’une industrie automobile naissante, le Sénégal cherche à structurer davantage ce secteur. Le pays mise notamment sur l’expertise chinoise pour soutenir cette dynamique.
Le Sénégal prépare une nouvelle étape de son plan de modernisation des transports et de développement industriel. En marge du Forum économique de Hangzhou, le Premier ministre Ousmane Sonko a supervisé la signature d’accords structurants entre le Fonds de développement des transports terrestres (Fdtt), l’Association de financement des transports urbains (Aftu) et plusieurs partenaires chinois dont China Africa Investment and Development (Caid).
Selon les informations relayées par la presse locale, les accords portent entre autres sur la mise en place d’une unité industrielle d’assemblage et de montage de bus à gaz et électriques, en collaboration avec le constructeur Yutong et le groupe Zhenhuai Construction. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Sénégal Vision 2050 » et du projet de renouvellement de plus de 40 000 véhicules pour un parc plus moderne et moins polluant.
Au-delà de l’ambition de moderniser le transport public, le projet impulse une avancée vers la construction d’une véritable chaîne de valeur automobile au Sénégal. Il viendra renforcer un écosystème naissant, complétant la présence d’acteurs déjà implantés dans le pays, à l’image de l’usine de montage de véhicules de Touba dont le ministre de l’Industrie avait annoncé la mise en exploitation dès février dernier.
Cette dynamique préfigure une accélération de la stratégie industrielle du pays. La consolidation des différents maillons de la chaîne, de l’assemblage à la logistique en passant par les infrastructures (gares routières, aires de repos, stations de recharge, etc.) pourrait permettre de poser les fondements d’une industrie automobile locale, génératrice d’emplois, de transfert de compétences et de valeur ajoutée.
La première phase de ce plan prévoit d’ici cinq ans le remplacement de 6000 véhicules urbains et interurbains. Une opération qui complétera les projets phares de transport urbain tels que le TER, le BRT et le téléphérique de Dakar, visant une meilleure intégration et une efficacité accrue de la mobilité urbaine. Le Sénégal souhaite faire du transport un levier de transformation structurelle, tout en répondant aux enjeux de transition énergétique, de souveraineté industrielle et de compétitivité économique