C’est logiquement que le Sénégal va continuer à emprunter en 2025 et même après si nécessaire ! – Sayfoulaye Baldé, expert en finance inclusive.

Certains d’entres nous, il a fallu qu’ils passent à l’opposition pour subitement se découvrir un intérêt pour nos finances publiques, notamment de l’évolution de la dette.

 

L’ancien ministre PMN dans un de ses post, repris par mon ami et grand frère, Talan Tamba déclare et semble banaliser :

« Il a été largement affirmé que durant les 12 ans de son mandat, le Président Macky Sall a emprunté 12 000 milliards ».

 

Au 31/12/2023, l’encours de la dette culminait à 13 772,8 milliards de FCFA, soit 73,7% du PIB ; crevant le plafond du pacte de convergence défini par l’UEMOA qui est de 70%.

Les Sénégalais ne sont pas les seuls à avoir fait le constat. Car un rapport de de la WB de 2023, repris par le magazine :l’Economiste Maghrébin indique que le Sénégal avec son stock de dette extérieure actuel rapporté à son PIB est le pays le plus endetté de la zone UEMO et, est dans le top 10 des pays africains les plus endettés !

 

La question que l’ancien ministre ne traite pas dans son post est celle de de savoir à quoi ont servi tous ces milliards de FCFA empruntés entre 2012 et mars 2024 ?

 

Plus loin dans son post, Monsieur Ndour essaie malicieusement de faire la comparaison entre la dette de l’administration Sall en 12 ans et celle du gouvernement Sonko en 2024 en mentionnant:

« En 2024 le Sénégal a emprunté 4 500 milliards CFA et prévoit faire de même en 2025 »

 

Rappel de ce qui s’est passé en 2024 !

Premièrement, en 2024, il faut rappeler que c’est l’administration du Président Macky Sall qui, en décembre 2023 avait élaboré et fait voter la LF de 2024 avec un déficit estimé à tort à 840,2 milliards de FCFA.

A la clôture de l’année 2024, ce déficit s’est révélé largement sous-estimé car il s’est établi à 2 362,2 milliards de FCFA.  C’était fait à dessin pour justement masquer le déficit aux bailleurs et autres partenaires du Sénégal.

 

Ensuite, étant donné qu’un déficit se finance entre autres par emprunts, dons, ou encore par la combinaison des deux, l’administration du Président Macky Sall, notamment l’Assemblée nationale avait dans la foulée du vote de la LF 2024 en décembre 2023, autorisé le gouvernement d’alors (Administration Sall), à recourir à l’emprunt pour combler le déficit.

 

Enfin, c’est ainsi que dès janvier 2024, avec sans doute une trésorerie à sec, l’administration du président Macky ouvrit le bal des emprunts en levant 198 milliards de FCFA sur le marché de l’UEMOA pour financer une partie du déficit budgétaire.

Sans doute du fait d’une trésorerie au rouge, le gouvernement a clôturé l’année 2023 sur les rotules, la langue pendue. D’où son empressement à aller chercher de l’argent sur le marché dès janvier 2024.

 

Un montant qu’il faut déduire du montant avancé par l’ancien ministre PMN à savoir 4500 milliards qu’il impute intégralement au gouvernement Premier Ministre Ousmane Sonko.

 

Il faut souligner que l’Administration du Président Macky Sall, en plus de ses nombreux recours au marché de l’UEMOA, avait parlement, tout au long de l’année 2023, tiré plus de 1/3 du prêt que le FMI avait accordé à notre pays, soit 770 millions sur

les 1, 8 milliards de Dollars.

 

PMN « le gouvernement du Premier Ministre, Ousmane Sonko a emprunté 4500 milliards de FCFA en 2024 et fera de même en 2025 »

 

Quand on voit l’état catastrophique dans lequel l’Administration du président Macky a laissé les finances publiques avec entre autres :

 

– des sociétés d’Etat et Agences en faillite qu’il faut remettre sur pieds,

 

– une dette intérieure colossale qui asphyxie les entreprises nationales, hypothèque la croissance et, inquiète nos partenaires tel que le FMI,

 

– une masse salariale du secteur public insoutenable qui s’est constituée ces dernières années sur une base politicienne,

 

– le service d’une dette extérieure colossale qui pèse de tout son poids sur nos finances,

 

– ect,

 

Oui Monsieur Ndour ! Cela va sans dire que pour redresser la situation, le Sénégal va logiquement continuer à emprunter en 2025 et même après si nécessaire.

Le contraire serait irrationnel !

 

Si le gouvernement actuel avait hérité d’une situation normale, il n’aurait pas besoin d’aller chercher 4500 milliards toute de suite après son installation !

 

Enfin, en termes de perspectives, nous avons grâce à l’exportation des hydrocarbures inversé la position de notre balance commerciale qui est redevenue excédentaire. Ce qui à moyen et long terme va impacter positivement nos finances. A cela s’ajoute la mise en œuvre d’une politique de gestion des finances publiques plus orthodoxe.

 

Bref ! bien de perspectives positives qui laissent entrevoir que le gouvernement actuel pourrait ne pas avoir à creuser davantage le trou de la dette que l’administration Sall nous a léguée.

Sayfoulaye Baldé Banquier, expert en finance inclusive.

Responsable Pastef Vélingara

Dieyna SENE
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