Et ce n’est pas en interdisant aux producteurs de vendre directement aux grossistes qu’on va régler le problème des prix. Bien au contraire.

Le vrai souci, ce sont les intermédiaires. Ceux-là mêmes qui cassent les prix, profitent du besoin urgent des agriculteurs de faire rentrer un peu de trésorerie, et achètent à bas prix. Beaucoup de producteurs finissent par accepter ces conditions juste pour pouvoir payer leurs dettes ou honorer leurs engagements bancaires.

Et on oublie un point important, certains producteurs sont financés par des grossistes dès le départ. Le prix est déjà négocié avant même la récolte. Alors comment espérer une juste rémunération dans ces conditions ?

Si on veut vraiment que les choses changent, il faut d’abord repenser toute la chaîne de commercialisation, mettre de l’ordre, protéger les producteurs et surtout réguler les pratiques des intermédiaires. Pas ajouter des interdictions qui ne règlent rien.

Souleymane Jules Sene