Prévenir et atténuer les crises alimentaires : La transformation de nos systèmes agroalimentaires est la clé pour aider les plus pauvres du monde, selon la FAO

Les financements destinés à rendre nos systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables peuvent contribuer à prévenir et à atténuer les crises alimentaires et à garantir que l’aide indispensable parvienne aux plus pauvres du monde, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Selon un communiqué parvenu à notre Rédaction, le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a été invité à participer à une session du Sommet des Nations Unies sur le financement du développement, une réunion préparatoire tenue au Vatican en prévision de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement , prévue du 30 juin au 3 juillet à Séville, en Espagne.

Cette session qui s’est tenue les 1er et 2 avril, a vu des politiciens, des experts financiers, des philosophes, des économistes et des dirigeants d’Église discuter du thème « Comment garantir que le financement parvienne aux plus pauvres des pauvres ».

Qu Dongyu a rappelé que 80 % des personnes les plus pauvres de la planète vivent en milieu rural et que près des deux tiers d’entre elles participent aux systèmes agroalimentaires. Pauvreté rurale et insécurité alimentaire sont étroitement liées : selon les derniers chiffres de la FAO, environ 733 millions de personnes dans le monde étaient touchées par la faim en 2023. Lors de son intervention, M. Qu a souligné que le droit à l’alimentation est un droit humain fondamental.

Les principaux défis qui empêchent les agriculteurs pauvres et ruraux d’accéder au financement sont les risques et les coûts élevés impliqués, le manque de garanties, la faible rentabilité, les faibles taux d’alphabétisation et le manque de compétences.

À cet égard, la FAO joue un rôle essentiel pour faciliter l’accès des ruraux pauvres et des agriculteurs aux services financiers formels, notamment en collaborant avec les institutions financières internationales pour soutenir la mise en place et le renforcement de petits financements au niveau communautaire.

De telles initiatives aident les agriculteurs les plus pauvres à accéder à une première forme de financement plutôt que de se contenter d’interventions sociales telles que des programmes de transferts monétaires, a déclaré le Directeur général.

Promouvoir des modèles de financement innovants

Selon toujours le document, pour les agriculteurs pauvres potentiellement bancables, la FAO encourage l’adoption de modèles de financement innovants, notamment les systèmes d’assurance récolte, le financement d’une agriculture climato-intelligente et la finance numérique. Ces modèles visent à réduire les risques pour les prêteurs et à faciliter l’accès au financement pour les petits exploitants.

L’accès au financement implique également le renforcement des capacités et des institutions. C’est pourquoi une part importante du travail de la FAO vise à améliorer l’éducation financière dans les communautés rurales en éduquant les agriculteurs et en leur fournissant des connaissances sur les outils et services financiers.

Sur cet élan, la FAO encourage également activement les partenariats entre les petits exploitants agricoles et le secteur privé, notamment les entreprises agroalimentaires, les banques et autres institutions financières. En connectant les agriculteurs aux acheteurs, aux marchés et aux services financiers, elle contribue à créer des chaînes de valeur durables et rentables qui améliorent l’accès des agriculteurs au financement. Mais il reste encore beaucoup à faire.

« Pour une transformation véritablement inclusive des systèmes agroalimentaires, nous avons besoin de politiques publiques intégrées ciblées visant à éliminer les barrières et les discriminations qui empêchent les groupes marginalisés d’accéder au financement et à faciliter leur accès au marché », a déclaré M. Qu.

Selon lui, cela implique d’orienter les flux de capitaux vers des projets et des initiatives qui répondent aux besoins de ces groupes et qui n’aggravent pas les inégalités existantes. Les femmes, par exemple, sont plus touchées que les hommes par la pauvreté multidimensionnelle, les disparités entre les sexes étant dues à des inégalités structurelles et à des normes sociales discriminatoires.

« Un système de financement plus vaste, plus efficace, plus équitable et plus innovant pour la transformation des systèmes agroalimentaires est essentiel pour relever les défis mondiaux les plus urgents, atteindre les plus pauvres et réduire la faim et la malnutrition », a déclaré M. Qu.

« Ensemble, nous pouvons bâtir une architecture financière qui ne laisse personne de côté et qui garantisse que chaque investissement contribue à un avenir où sécurité alimentaire, développement économique, durabilité environnementale et équité sociale iront de pair. » A-t-il conclu

Pape Ismaïla CAMARA
Up Next

Related Posts