Le Building administratif Mamadou Dia refait surface dans l’actualité sénégalaise, suscitant de vives interrogations sur la gestion des deniers publics. Ce bâtiment, dont la réfection a coûté plus de 40 milliards de francs CFA, a finalement été vendu pour 72 milliards 105 millions de francs CFA, selon le dernier rapport de la Cour des Comptes publié le 12 février 2025.

Un coût de réhabilitation qui explose

La réfection du Building administratif confiée la société Bamba Ndiaye S.A avait été initialement chiffrée à 17 milliards de francs CFA, mais ce montant a connu une hausse spectaculaire pour atteindre plus de 40 milliards. Selon le député Mamadou Lamine Diallo, cette flambée des coûts demeure inexpliquée et suspecte. Car en plus, l’homme d’affaire, un vendeur de carreaux est sorti d’on ne sait où pour rafler ce gros marché !

Mieux ou pire, c’est selon, l’ancien ministre et secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly,  avait reconnu que le coût final s’élevait à environ 43 milliards de francs CFA. Il avait justifié cette augmentation par des travaux supplémentaires visant à moderniser l’édifice et à l’adapter aux normes des bâtiments à grande hauteur, tout en le rendant autonome en énergie.

Une vente controversée révélée par la Cour des Comptes

Aujourd’hui, le rapport de la Cour des Comptes a mis en lumière la cession de plusieurs immeubles de l’État sénégalais à la Société Nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine Bâti (SOGEPA), une entité créée en 2021 pour gérer le patrimoine immobilier de l’État. Cette opération s’inscrivait dans un programme de mobilisation de 330 milliards de francs CFA via un emprunt obligataire Sukuk lancé en avril 2022.

Parmi les biens cédés, on retrouve :

• Le Building administratif : 72 milliards 105 millions F CFA
• L’ancien Palais de Justice : 59 milliards 269 millions F CFA
• L’Immeuble Rose : 12 milliards 313 millions F CFA
• Le Ministère des Finances et du Budget
• L’École des Douanes
• Plusieurs autres bâtiments administratifs

La valeur totale des biens cédés s’élève à 198 milliards 92 millions de francs CFA, selon le rapport de la Cour des Comptes.

Des questions sans réponses

Ce dossier soulève plusieurs interrogations :

• Pourquoi un bâtiment rénové à 40 milliards a-t-il été vendu peu après pour 72 milliards ?
• Le processus de réfection a-t-il été marqué par des surfacturations ou une mauvaise gestion ?
• Pourquoi la SOGEPA a-t-elle racheté ces bâtiments au moment où l’État se lançait dans un financement par emprunt Sukuk ?

Pour l’instant, les Sénégalais attendent toujours des réponses et des clarifications des autorités compétentes. Ce dossier met en lumière une gestion opaque du patrimoine immobilier de l’État, à l’heure où la transparence et la redevabilité sont plus que jamais exigées par l’opinion publique.