Le partage, un levier contre l’immobilisme et pour la communauté du Bien… Khady Gadiaga

Lutter contre le progrès est un geste simple et à la portée de tous : il s’agit de vivre dans une forme d’autarcie et de privilégier, à l’insu de son plein gré, un esprit protectionniste défensif.

Il suffit de s’ancrer dans l’arrogance des réussites passées pour se sentir fort et à l’abri de tout retournement.

Le temps est une ressource limitée qui devient un handicap quand l’excès de confiance a ancré la lenteur dans le mouvement du quotidien. C’est imperceptiblement un ralentissement de la pensée, de la puissance et de la durabilité. Protéger son esprit de la nouveauté est une négligence dont l’impact se paie de manière lente, mais certaine.

Rester ouvert au monde, c’est privilégier l’éducation continue, c’est choisir d’apprendre encore et encore, non par jeu, mais par devoir. Les mutations du monde sont une course contre la montre qui défie constamment les fondements des croyances, des expériences, des certitudes et des leadership. C’est en ce sens que la culture du partage devrait être un bouclier contre les individualismes forcenés qui mènent les sociétés et les entreprises au péril de leur vie.

Partager, c’est considérer le savoir de l’autre ; c’est accepter l’idée de conjuguer les savoirs pour s’augmenter mutuellement. C’est lâcher-prise sur ses ignorances pour célébrer l’apprentissage. Le partage est un levier de survie, un rempart contre l’immobilisme.

C’est ce qui permet la satisfaction des besoins et des désirs de la communauté. Mais ce Bien de la communauté est insuffisant pour former le Bien commun parce que, propre à une société, il manque d’universalité.

Le Bien « doit devenir bien universel, tel qu’il peut être possédé identiquement par tous ».

C’est la Communauté du bien qui est « la participation illimitée à tout bien possible » reconnue à l’individu sous forme de droits.

Le Bien de la communauté désigne donc la particularité nécessaire du Bien, et la Communauté du bien représente « son essentielle ouverture sur l’infini ».

Mais pour que le Bien commun soit atteint, il faut que ces deux éléments soient mis en relation réciproque. « La communauté particulière doit inclure dans son intérêt général comme le plus général de tous, le respect des droits humains et la réalisation de cette communauté du bien qui peut se communiquer identiquement à tous : celle-ci deviendra du coup le moyen par lequel s’universalise le Bien de la communauté particulière. Et d’autre part chacun doit user de ses droits ».

Cette réciprocité d’action, bien substantiel du Bien commun, est le Bien de la Communion.

À tous et à toutes, Jummah Mubarak !

K.G 20 décembre 2024

 

Dieyna SENE
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