A quelques jours de la célébration de la Tabaski, les tarifs du transport interurbain ne cessent de gonfler de manière irrégulière et exponentielle, passant de simple au double voire plus même, au niveau de la gare des Baux maraichers.
Un fait devenu presque banal, mais dénoncé de tout bord notamment par le coordonnateur du mouvement ‘’citoyen citoyenne’’ qui a, sur ce, interpellé les autorités étatiques à prendre des mesures appropriées afin de soulager les populations déjà éprouvées par la cherté du cout de la vie.
« A chaque veille de Tabaski ou de grands événements, nous notons une hausse des prix des transports. Une situation que nous déplorons sérieusement. Même si le transport constitue une profession libérale, cela ne veut pas dire non plus qu’il faut faire tout ce que l’on veut», a dit Madia Diop qui n’a pas manqué d’exprimer sa peine pour ces nombreuses familles ressortissant des régions éloignées comme Ziguinchor, Tamba ou Kédougou, Matam et qui ne comptent que sur les transports abordables pour rejoindre leur terroir.
«Le régime en place ou l’État du Sénégal doit prendre ses responsabilités par rapport à cela et appeler surtout les transporteurs à ne pas s’adonner à de telles pratiques. Il est crucial que des mesures soient prises pour garantir que les tarifs restent justes et abordables pour tous, en particulier durant les périodes où les déplacements sont essentiels pour la cohésion familiale et sociale », a-t-il déclaré.
El Malick dénonce une «augmentation irrégulière contraire à notre esprit de solidarité et de clémence»
Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. En effet, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens qui était à la gare routière des Baux maraichers pour remettre aux transporteurs 500 taxis écologiques, a saisi l’occasion pour appeler les acteurs du transport à revenir à la normal.
«C’est une augmentation considérable et irrégulière des tarifs qui, pour nous, ne participe pas à l’esprit de solidarité, de clémence et de partage en cette période où nos concitoyens quittent Dakar pour rejoindre leurs terroirs», a regretté le ministre qui a, par ailleurs, magnifié «l’esprit de solidarité et de compréhension» de certains transporteurs qui, selon ses termes, ont séance tenante, décidé en toute responsabilité de participer à l’effort de guerre. Un geste de haute facture salué par le ministre de tutelle qui n’a pas manqué toutefois de mettre en garde les contrevenants.
Pour le ministre, aucune raison ne justifie cette flambée du prix du ticket qui, en l’espace de quelques jours, est passé du simple au double. «Pour nous, cette augmentation est irrégulière. C’est pourquoi, après concertations avec les présidents des transporteurs et celui des chauffeurs, ils nous ont promis de discuter avec les acteurs afin de revenir aux tarifs normaux», a déclaré le ministre El Malick Ndiaye. Ce dernier qui dit comprendre certaines contraintes, a toute de même laissé entendre que des instructions seront données au gestionnaire de la gare pour veiller à ce que les tarifs initiaux soient appliquées.
Le ministre à l’assaut des garages «sauvages»
Par ailleurs, les transporteurs ont lancé un cri de coeur à l’endroit du ministre, sollicitant son concours pour éradiquer le système de maraudage, une concurrence déloyale selon les acteurs.
El Malick Ndiaye a promis, à cet effet, « de combattre farouchement les gares sauvages existant dans la capitale afin de ramener tout le monde à la voie normale». Et pour y parvenir, le ministre veut s’appuyer sur ses collègues de l’intérieur et des forces armées.
Car, lance-t-il, il n’est pas question de laisser ces hors-la-loi semer le désordre dans son secteur qu’il veut bien organiser. «Le transport urbain est bien régulier. Un bus doit quitter une gare pour rejoindre une autre. Nous allons combattre les gares sauvages pour permettre à tous les chauffeurs d’être sur le même pied. La gare de Baux maraichers est fermée à zéro heure, alors que les autres gares sauvages fonctionnent au-delà de zéro heure. Ce qui n’est pas normal.
Nous allons échanger avec nos collègues et des mesures seront prises en ce sens», a indiqué le ministre qui a promis de régler ce problème, le temps que prendra cette lutte. Mais le plus urgent, fait savoir le ministre, c’est de revenir aux tarifs normaux afin de permettre aux usagers d’aller passer la Tabaski chez eux sans difficultés majeures.
Vox populi