2025, une année noire pour la presse : 67 journalistes tués dans l’exercice de leur mission, la liberté de la presse en danger (RSF)

L’année 2025 s’impose comme l’une des plus meurtrières pour la profession journalistique. Dans un communiqué alarmant, Reporters sans frontières (RSF) révèle que 67 journalistes ont été tués à travers le monde, non par accident, mais parce qu’ils exerçaient leur mission d’informer. Un bilan tragique qui met en lumière l’échec des États à protéger le droit fondamental à l’information.

L’année 2025 restera gravée comme une période sombre pour la liberté de la presse. Selon Reporters sans frontières (RSF), 67 journalistes ont perdu la vie parce qu’ils faisaient leur travail : informer les citoyens. Un chiffre glaçant qui illustre l’extrême danger auquel sont exposés les professionnels des médias dans de nombreuses régions du monde.

Dans son message adressé au public, RSF s’interroge : comment accepter que tant d’hommes et de femmes soient tués pour avoir cherché à éclairer l’opinion ? Malgré l’existence de cadres juridiques internationaux, notamment la résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations unies censée garantir la protection des journalistes en zones de conflit, les États et les organisations internationales peinent à assurer leur sécurité. Pour Reporters sans frontières, ces textes demeurent trop souvent lettre morte.

À cette violence physique s’ajoute une autre menace tout aussi préoccupante : les campagnes de discrédit. RSF dénonce une rhétorique dangereuse qui consiste à blâmer les journalistes victimes, accusés d’avoir « pris trop de risques », voire présentés comme des « traîtres » ou des « complices ». Une stigmatisation qui banalise les attaques, nourrit la haine et transforme les reporters en cibles légitimes aux yeux de leurs agresseurs.

Le constat dressé par Reporters sans frontières est sans appel. Outre les 67 journalistes tués en 2025, l’organisation recense également 503 journalistes détenus, 135 portés disparus et 20 retenus en otage à travers le monde. Pour RSF, ce qui est en jeu dépasse largement la crise de confiance dans l’information : il s’agit de la survie même de celles et ceux qui garantissent le droit fondamental des peuples à être informés.

Face à cette situation dramatique, Reporters sans frontières réaffirme son engagement aux côtés des journalistes menacés, emprisonnés ou persécutés. Mais l’organisation insiste : son action ne peut se poursuivre sans le soutien du public. Soutenir RSF, souligne-t-elle, est un acte de courage et de solidarité envers celles et ceux à qui l’on vole la vie ou la liberté pour avoir voulu dire la vérité.

« Ensemble, refusons que les journalistes deviennent des victimes silencieuses. Ensemble, faisons vivre le droit d’informer », appelle enfin Reporters sans frontières, rappelant que la défense de la liberté de la presse est une responsabilité collective.

Pape Ismaïla CAMARA
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