Violence sexuelle faite aux filles 500 cas de viols notés à Pikine en 2015

Au Sénégal, les observatoires de lutte contre la maltraitance et les abus sexuels qui se trouvent en banlieue dakaroise (Pikine), à Thiès et à Mbacké (Diourbel) ont, en l’espace de deux ans, reçu 400 victimes d’abus sexuels.

La boutique de droit de l’Association des femmes juristes du Sénégal (AJS) a, quant à elle, dénombré 43 jeunes filles victimes de violence sexuelle parmi les 500 cas de viols qu’elle a répertoriés à Pikine (banlieue dakaroise), en 2015.

Selon la secrétaire exécutive de l’AJS, qui a révélé ce chiffre au cours d’un atelier de formation sur la stratégie de communication en matière de plaidoyer pour la protection des droits de l’enfant, les autres localités ne sont pas épargnées par ce fléau. Son constat est préoccupant:

‘’Il n’y a pas un jour qui passe sans que la presse ne nous relate dans la rubrique ‘Faits divers’ une sordide histoire de viol ou de violence exercée sur un enfant’’, observe Mme Awa Tounkara.

La coordonnatrice du département femme et enfant à la Raddho abonde dans le sens et dénonce les mutilations génitales féminines.

‘’On pensait que cette pratique néfaste était en train de reculer dans ce pays, mais tel n’est pas le cas. Elle reste une réalité dans les régions comme Kédougou où le taux de femmes âgées de 15 à 49 ans, excisées, tourne autour de 92%, à Matam 87%, à Sédhiou 86% et à Tambacounda 85%’’.

Et pourtant, le Sénégal dispose d’un cadre juridique très protecteur avec la ratification, pratiquement, de toutes les conventions internationales et régionales qui militent en faveur de ces groupes vulnérables. Les spécialistes de cette question de violence sexuelle, dépités par ces dérapages sociaux, dénoncent le manque de volonté politique de l’Etat.

Aussi espèrent-ils que la décision du président de la République de sortir les enfants talibés de la rue sera, cette fois-ci, la bonne. Couna Thioye fait remarquer  qu’à ‘’deux reprises, l’Etat est revenu, sous la pression des religieux, sur l’arrêté interdisant la mendicité des enfants sur la voie publique.

En opposant un manque de moyens pour financer le plan stratégique national pour la protection des enfants’’. Elle rappelle qu’à cet effet, l’Etat avait demandé ‘’aux bailleurs 5 milliards de F Cfa pour financer ce plan’’.

Source ‘’Enquêteplus’’

Dieyna SENE
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